Que fait-on chez Coca-Cola pour prétendre pratiquer un marketing responsable ? Rencontre avec Maureen O’Sullivan, Senior Manager Public Affairs & Sustainability chez Coca-Cola Belgique & Luxembourg.
Pourquoi Coca-Cola prend-elle la parole ?
M.O.S. C’est à la suite d’une enquête réalisée auprès de parties prenantes belges (professionnels de la santé*), qu’il est apparu que la plupart des personnes interrogées n’est pas au courant de ce que nous faisons, que ce soit pour proposer une gamme de produits permettant d’effectuer des choix sains, la réduction du sucre dans nos produits ou encore notre politique restrictive en matière de marketing chez l’enfant. Coca-Cola ne vend pas que des boissons sucrées, bien au contraire. Actuellement, en Belgique, 52 % des boissons vendues par Coca-Cola sont à zéro calories ou à faible teneur en calories. Et notre volonté est de faire évoluer ce chiffre à 58 % vers 2025.
Comment se positionne Coca-Cola par rapport au défi que représente l’obésité ?
M.O.S. Notre succès en tant qu’entreprise totale de boissons repose sur la compréhension de ce que les gens veulent. Et ce que les consommateurs demandent aujourd’hui est clair : des boissons qui ont du goût, mais de préférence avec moins de sucre et plus de bénéfices nutritionnels.
Chez Coca-Cola, nous soutenons les objectifs « de la fourche à la fourchette » de la Commission européenne et nous prenons des mesures pour contribuer à créer des environnements alimentaires plus sains. C’est essentiel face à d’importants problèmes de santé publique, notamment l’augmentation de l’obésité et d’autres maladies non transmissibles. Et il nous faudra tous – décideurs politiques, professionnels de la santé publique, entreprises et consommateurs – travailler ensemble pour tracer la voie à suivre. Et en tant qu’entreprise de boissons, nous avons notre rôle à jouer.
En quoi consistent vos règles en matière de marketing ?
M.O.S. Nous attachons une importance particulière à la protection des enfants. Nous respectons le rôle des parents/soignants en tant que premiers décideurs de ce que leurs enfants boivent. Nous ne faisons pas de marketing, pour aucun de nos produits, dirigé vers les enfants de moins de 13 ans. Cette politique s’applique à tous les produits et marques de l’entreprise, tous les matériels de point de vente, tous les emballages, tous les médias…
Quelle est votre politique par rapport aux écoles ?
M.O.S. Nous ne vendons pas nos produits dans les écoles primaires. Dans les écoles secondaires, nous n’autorisons que la vente d’eau minérale naturelle et de boissons sans sucres. Par ailleurs, il n’y a aucune marque sur les distributeurs automatiques, à l’exception du bouton de sélection.

Et qu’en est-il du marketing chez les plus grands ?
M.O.S. Nous prenons des mesures pour aider les gens à mieux gérer leur consommation de sucres dans nos boissons en réduisant le sucre dans nos recettes, en développant de nouvelles boissons sans sucres ou à faible teneur en sucres, et en proposant de petits emballages pour contrôler les portions. De plus, nous privilégions toujours dans nos publicités la mise en avant d’une version sans sucres/calories ou faibles en sucres/calories afin de motiver nos consommateurs à choisir les produits sans sucres.
Que pensez-vous de l’avis du Conseil Supérieur de la Santé sur le marketing chez l’enfant ?
M.O.S. Nous pensons qu’il est important que les parties prenantes et les consommateurs soient conscients de ce que nous faisons déjà aujourd’hui. Mais il va sans dire qu’en tant qu’entreprise, nous voulons rester engagés de manière responsable dans nos objectifs de durabilité. Un moyen important pour nous d’y parvenir est de maintenir le dialogue avec toutes les parties prenantes et aussi de leur demander, comme nous l’avons fait l’été dernier, comment nous pouvons continuer à nous améliorer. »
*Enquête effectuée à la demande de Coca-Cola par Food in Action auprès de 119 experts en nutrition et professionnels de la santé en Belgique, en septembre 2022.