Les oligosaccharides du lait humain, qui confèrent au lait maternel des propriétés prébiotiques, voient leur concentration influencée par l’alimentation pendant la grossesse. Parmi les acteurs, les sucres ajoutés n’ont pas une bonne influence…
Le lait maternel est, et reste LA référence en matière d’aliment idéal pour le nouveau-né sain, né à terme. La recommandation prônant l’allaitement maternel exclusif les 6 premiers mois de vie (souvent difficile en pratique) est fondée sur un socle solide de données montrant qu’elle est associée à une prévalence plus faible de maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, ainsi qu’une amélioration du développement. Mais dans certains cas, il faut pouvoir disposer de solutions alternatives. Ces alternatives, qui ont débuté simplement par du lait de vache dilué et sucré (si si !) n’ont cessé de se perfectionner au fil du temps, pour arriver à des formulations qui répondent aujourd’hui de manière satisfaisante aux besoins en nutriments du nouveau-né. Mais elles ne sont pas pour autant une copie conforme du lait humain, qui garde une longueur d’avance, notamment pour ce qui concerne la présence de certains composée, les oligosaccharides du lait humain ou HMO…
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Les oligosaccharides du lait humain, acteurs de santé
Les HMO sont vus aujourd’hui comme des substances prébiotiques – qui agissent donc favorablement sur le microbiote intestinal de par leur métabolisation par certaines espèces microbiennes. On leur reconnait un rôle dans le développement et la santé des enfants nourris au sein. Les HMO représentent un groupe de glucides indigestibles qui est le troisième groupe de solides le plus important du lait maternel, après le lactose et les lipides. Il a été démontré que les HMO contribuent à expliquer les effets santé observés du lait maternel, dont ceux sur le poids et la composition corporelle de l’enfant, l’immunité, le microbiome intestinal, le développement cérébral…
Et vu de l’importance grandissante du microbiote, celui de la composition en HMO du lait humain, et des facteurs qui peuvent l’influencer, revêtent aussi toute leur importance. Mais jusqu’à présent, on ne sait que très peu de choses sur l’influence que peut avoir l’alimentation pendant la grossesse sur la composition en HMO du lait humain . D’où l’intérêt de cette étude menée aux États-Unis chez des mères latino-américaines, et dont les résultats sont publiés dans la revue Nutrients.
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Plus de sucres ajoutés dans l’assiette, moins d’HMO dans le lait
Les résultats de cette étude montrent bel et bien des associations entre l’alimentation pendant la grossesse et le profil en HMO du lait humain. Parmi lesquelles :
La consommation de sucres libres, de sucres ajoutés et de boissons sucrées est négativement corrélée avec l’HMO le plus abondant du lait maternel, le 2’fucosyllactose (2’-FL), à 1 mois.
La consommation de vitamines C, D, K et des minéraux potassium et zinc est positivement corrélée avec le 2’-FL à 1 mois.
Pour chaque unité d’augmentation de la consommation de niacine, une augmentation de la teneur en 2’-FL de 31,25 mmol/ml était observée.
Voilà donc une raison de plus pour attacher une attention particulière à l’alimentation au cours de la grossesse. Et aussi une nouvelle piste par laquelle la consommation importante de sucres ajoutés par la future maman pourrait nuire très précocement à sa progéniture…
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