Jusqu’à présent, le poisson avait bonne presse santé. Mais voilà qu’une vaste étude américaine rapporte que la consommation de poisson est associée à un risque accru de mélanome malin, le plus dangereux des cancers de la peau. Faut-il dès lors changer les recommandations ?
Le poisson, un aliment considéré comme sain, surtout les espèces grasses pour leur apport en oméga-3 à longue chaîne, augmenterait le risque de mélanome malin… L’info a fait mouche, puisqu’elle répond à une formule très prisée : aller à l’encontre de ce qui est admis, changer le statut d’un aliment de « bon » à « toxique ». Mais que s’est-il donc passé pour faire basculer ainsi le statut du poisson ? Et faut-il vraiment changer la recommandation de deux portions hebdomadaires de poison (dont une fois une espèce grasse) ?
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Thon et poisson non frit épinglés
Tout est parti d’une étude américaine portant sur environ 500 000 adultes de la NIH-AARP Diet and Health Study. Sur base d’un questionnaire fréquentiel au début de la période de suivi (15 ans), ils ont examiné l’association entre la consommation de poisson et la survenue du mélanome malin. Les recherches précédentes portant sur ce sujet avaient rapporté des résultats inconsistants. Mais ici, les auteurs rapportent que comparé au quintile le plus faible (3 g de poisson par jour), ceux dans le quatrième quintile (22 g par jour) ont un risque de mélanome malin augmenté de 24 %.
L’enquête n’est pas en mesure de faire ressortir des données spécifiques par type de poisson, excepté pour le thon et le poisson non frit, tous deux associés à une augmentation du risque de mélanome entre 10 et 20 % pour les 2 quartiles supérieurs.
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Le poisson moins dangereux que le soleil !
Alors que fait-on avec ces résultats ? Doit-on déconseiller le poisson ? Pas si vite ! D’abord parce que cette étude n’est pas de nature à rapporter un lien de cause à effet. Ensuite, parce qu’une augmentation de 20 % du risque d’un cancer dont la prévalence est d’environ 1 à 2 % de l’échantillon total, ça ne fait qu’une faible augmentation du risque absolu pour un individu, risque très nettement inférieur à celui de l’exposition solaire.
Enfin, le poisson, en particulier les espèces grasses, a déjà fait l’objet d’un nombre impressionnant d’études qui, dans l’ensemble, rapportent de nombreux bénéfices santé dans des sphères bien plus importantes en nombre que le mélanome malin, comme les maladies cardiovasculaires notamment. Le calcul est dès lors vite fait : les avantages de consommer du poisson surpassent largement les risques, risques qui devraient par ailleurs être précisés par d’autres travaux.
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