Des études américaines révèlent que les noix peuvent offrir aux personnes obèses et en surpoids une protection contre les maladies cardiovasculaires, grâce à leur haute teneur en tryptophane. En outre, grâce à cet acide aminé essentiel, les noix peuvent également augmenter le taux de sérotonine, notre « hormone du bonheur ».
Les noix sont riches en acides gras insaturés, en micronutriments, en fibres et en antioxydants. Mais saviez-vous qu’elles doivent aussi leurs actions bénéfiques sur la santé à un nutriment utile tout à fait différent ? Les noix sont très riches en tryptophane, un acide aminé essentiel également présent dans les produits d’origine animale, les légumineuses, l’avoine, les dattes, les bananes et les avocats.
Une nouvelle étude américaine publiée dans Nutrients – et financée par l’International Tree Nut Council Nutrition Research & Education Foundation – explique par quel mécanisme les noix, consommées comme en-cas dans le cadre d’un régime hypocalorique, diminuent le risque cardiovasculaire chez les personnes obèses et en surpoids, grâce à leur teneur élevée en tryptophane.
Tryptophane et risque cardiovasculaire : quel lien ?
Une précédente étude contrôlée randomisée et réalisée par des chercheurs américains avait déjà montré que la consommation quotidienne d’environ 42 grammes d’un mélange de noix (noix de cajou, noisettes, noix de macadamia, noix de pécan, pistaches et noix, et aussi amandes) dans le cadre d’un régime amaigrissant est associée, en plus d’une perte de poids et d’une augmentation de la satiété, à une diminution des facteurs de risque cardiovasculaire.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle les noix modifient la composition du microbiote intestinal, conférant ainsi aux métabolites microbiens du tryptophane un effet protecteur sur la santé cardiaque.
Le tryptophane est principalement métabolisé dans notre organisme via la voie de la kynurénine, une voie impliquée dans l’apparition des maladies cardiovasculaires. La métabolisation du tryptophane fait intervenir deux autres voies :
- Au niveau de nos cellules intestinales, les bactéries de l’intestin transforment le tryptophane en sérotonine, un neurotransmetteur
- Certaines bactéries intestinales transforment quant à elles le tryptophane en métabolites de type indole, dont certains ont été associés à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
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Des noix ou des bretzels en en-cas : quelles différences ?
Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs américains ont réalisé un essai contrôlé randomisé similaire. Les participants ont suivi un régime amaigrissant pendant les 12 premières semaines, avec ensuite une phase de stabilisation de 12 semaines.
La différence entre les deux groupes ? 56 participants ont consommé en en-cas 42 grammes d’un mélange de noix – comme dans la précédente étude – et les 39 autres une portion de bretzels d’une valeur calorique identique. Des échantillons de sang et de selles ont été prélevés pour examen au début de l’étude, après 12 semaines et après 24 semaines.
Quels sont les principaux nouveaux enseignements mis en avant par cette étude ? Les quantités de métabolites de type indole retrouvées dans les échantillons de selles étaient plus importantes dans le groupe ayant consommé des noix, alors qu’elles avaient diminué dans le groupe de contrôle. Ce résultat pourrait suggérer que l’organisme fabrique moins de métabolites en période de perte de poids, sauf en cas d’apport de tryptophane grâce aux noix.
Bien que la perte de poids puisse être associée à une modification de la composition du microbiote intestinal, les auteurs de l’étude n’ont mis en évidence aucune différence significative au niveau de la diversité bactérienne. Dans les échantillons de selles du groupe « noix », une diminution du nombre de Dubosiella, une souche positivement corrélée aux maladies cardiovasculaires a toutefois été constatée. Dans le groupe « bretzel », une diminution du nombre de deux autres souches positivement corrélées aux maladies cardiovasculaires a été mise en évidence, parallèlement à une augmentation du nombre de Methanobrevibacter, une bactérie méthanogène associée à un risque accru de prise de poids.
En outre, les chercheurs ont aussi rapporté une importante augmentation du taux de sérotonine chez les participants ayant pris des noix comme en-cas dans le cadre de leur régime, et ce pendant les deux phases de l’essai. Les taux de sérotonine ont également augmenté dans le groupe de contrôle, mais uniquement pendant la phase de stabilisation. Selon les chercheurs, la restriction calorique augmenterait les niveaux de sérotonine. Surnommée « hormone du bonheur », la sérotonine a également un effet bénéfique sur notre métabolisme énergétique et réduit la sensation de faim.
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