Selon une revue systématique et une méta-analyse, les enfants nés par césarienne semblent courir un risque plus élevé d’allergies alimentaires que les enfants nés par voie basse. Un lien a en outre été établi entre la carence en vitamine D et les allergies alimentaires.
Les allergies alimentaires sont plus fréquentes chez les patients pédiatriques que chez les adultes. Chez les enfants en bas âge, il s’agit surtout des allergies au lait de vache, aux cacahuètes et aux œufs. Une précédente étude avait mis en avant un lien possible avec le type d’accouchement, tandis que d’autres suggéraient un lien possible avec une carence en vitamine D. Ces associations ont récemment été confirmées par deux revues systématiques et méta-analyses distinctes. Voilà ce qu’il faut en retenir :
- Une naissance par césarienne est associée à un risque accru d’allergies alimentaires chez les enfants de 0 à 3 ans.
- Ce risque est encore majoré en cas d’antécédents allergiques parentaux
- Les enfants qui présentent une carence en vitamine D ont davantage de risques de développer une réaction allergique d’origine alimentaire. Ce risque peut même être multiplié par 4 au cours de la seconde année de vie.
- Des études longitudinales doivent encore confirmer ces associations.
Une incidence plus élevée en cas de naissance par césarienne et d’antécédents allergiques parentaux
La première revue systématique et méta-analyse avait retenu 9 études de cohorte et portait donc sur plus de 30 000 enfants. Parmi ceux-ci, 32 % étaient nés par césarienne et 68 % par voie basse.
La prévalence des allergies alimentaires s’est révélée plus élevée dans le groupe des enfants nés par césarienne (7,8 %) que dans le deuxième groupe (5,9 %). Ce risque était encore accru chez les enfants nés par césarienne et avec des antécédents allergiques parentaux.
Le mécanisme à la base de cette association n’est pas encore connu. Selon les auteurs, le microbiote intestinal de l’enfant pourrait jouer ici un rôle. Des précédentes études ont en effet montré que l’exposition au microbiote vaginal de la mère semble influer sur la composition du microbiote intestinal de l’enfant. Cette hypothèse est corroborée par l’analyse d’échantillons de selles d’enfants souffrant d’allergies alimentaires. Leurs selles contiennent en effet davantage de bactéries du groupe Clostridium coccoides et du cluster Atopobium.
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Risque d’allergie alimentaire accru de 70 % en cas de carence en vitamine D
Une autre revue systématique et méta-analyse d’études cas-témoins s’est intéressée au lien entre la carence en vitamine D et les allergies alimentaires chez les patients pédiatriques. Les 10 études retenues ont mis clairement en évidence un risque de réaction allergique d’origine alimentaire supérieur de 68 % chez les enfants carencés en vitamine D. Pendant leur seconde année de vie, les enfants avec une carence en vitamine D avaient même jusqu’à 4 fois plus de risques de développer une telle réaction allergique et 55 % de risques en plus de développer une intolérance alimentaire.
Les auteurs en concluent qu’un déficit en vitamine D chez la femme enceinte ou chez l’enfant après la naissance augmente l’incidence des allergies alimentaires. C’est particulièrement vrai au cours de la seconde année de vie.
Il semble que le principal facteur de risque d’allergies soit toujours une prédisposition génétique. Des études longitudinales sont nécessaires pour confirmer les corrélations avec une carence en vitamine D et le type d’accouchement établies par ces deux études.
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Referenties
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