Bien qu’il soit riche en cholestérol, la consommation d’œuf n’est pas associée à une augmentation du risque cardiovasculaire, selon cette nouvelle méta-analyse avec un suivi de plus de 30 ans.
Riche en cholestérol, l’œuf fait l’objet de débats depuis des décennies. De nombreux diététiciens préconisent de ne pas consommer plus de 4 œufs par semaine, ceci pour permettre de respecter plus facilement la limite quotidienne des 300 mg de cholestérol préconisés par de nombreuses instances de santé.
Mais au fil de l’évolution des connaissances, le rôle du cholestérol alimentaire dans les maladies cardiovasculaires a sensiblement diminué. Au point que certaines instances estiment même désormais que la limite du cholestérol alimentaire à 300 mg par jour n’est plus pertinente, le plus important étant de limiter l’apport en acides gras saturés.
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1 œuf par jour ou par mois ne change pas le risque cardiovasculaire
Cette nouvelle méta-analyse a été réalisée à partir d’études prospectives, de revues systématiques et de méta-analyses menées aux États-Unis. Elle porte sur les données de pas moins 215 000 femmes et hommes sains à l’inclusion, avec une période de suivi de 32 ans. La consommation moyenne d’œufs était de 1 à 5 par semaine.
Les résultats, publiés dans le BMJ, ne montrent pas d’association entre la consommation d’œufs et le risque cardiovasculaire. Les chercheurs ont bien constaté que les personnes qui mangeaient plus d’un œuf par jour ont un risque cardiovasculaire plus élevé, mais ces personnes mangeaient également plus viande rouge, avaient un BMI plus élevé et étaient moins souvent traitées par des statines. Après correction pour les différents facteurs hygiéno-diététiques associés à la consommation d’œufs, la consommation d’un œuf par jour était associée à un risque cardiovasculaire de 0,93, par rapport à la consommation d’un œuf par mois.
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L’œuf n’est plus un problème en soi
Dans la méta-analyse d’études prospectives portant sur les États-Unis, l’Europe et l’Asie, regroupant 1,72 million de participants, la consommation d’un œuf par jour n’est pas non plus associée au risque cardiovasculaire ni aux maladies coronariennes. Lorsque les chercheurs examinent les résultats en stratifiant selon la région géographique, ici encore, aucune association entre consommation d’œuf et risque cardiovasculaire n’apparaît en Europe comme aux États-Unis. En Asie, c’est même une association légèrement négative qui apparait, avec un risque relatif de 0,92 pour une consommation quotidienne, par rapport à une consommation mensuelle.
Bref, il semble bien que les œufs et leur cholestérol ne soient plus un problème en soi, mais que c’est le contexte alimentaire plus global qui importe.
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