La consommation de sel reste largement au-delà de la limite recommandée. Cependant, certaines voix s’élèvent pour mettre en doute la pertinence de la restriction sodée. On fait le point, sur la base de cette méta-analyse.
Faut-il, oui ou non, limiter sa consommation de sel? Oui, si l’on confronte la consommation, de l’ordre de 10 g par jour, à la limite recommandée, 5 g/jour. Et encore oui, si l’on tient compte des nombreuses données montrant que l’apport en sel est un déterminant important de la pression sanguine périphérique.
Cependant, plus que cette dernière, c’est surtout la pression sanguine centrale (cBP) qui est associée au risque cardiovasculaire. Celle-ci reflète directement la charge imposée aux organes cibles. Or, les études évaluant l’effet d’une alimentation moins salée sur la cBP ont fourni des résultats hétérogènes, avec une faible puissance statistique pour la plupart d’entre elles. Ce qui ne manque pas d’alimenter certains discours mettant en doute l’intérêt de la restriction sodée…
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Comparer 2 niveaux de consommation de sel
C’est pour tenter d’y voir plus clair que des chercheurs de l’Université de Naples (Italie) ont procédé à cette revue systématique et méta-analyse. Ils se sont basés sur des études ayant évalué la cBP après deux périodes, avec un niveau de consommation de sel différent.
Après une recherche systématique qui a permis d’identifier 131 articles, 14 études répondaient aux critères d’inclusion. Elles fournissent des données de 17 cohortes, 457 participants issus de 6 pays, avec une durée d’intervention de 1 à 13 semaines. L’évaluation du risque de biais indique que, hormis 4 études, les autres sont à un risque faible.
Premier résultat de cette analyse: l’indice d’augmentation, qui dépend de la rigidité artérielle, des résistances vasculaires systémiques et de la fréquence cardiaque, est d’autant plus bas que l’excrétion urinaire de sodium, reflet de l’apport sodé, est basse.
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Des effets bénéfiques, quel que soit le genre et le poids
Les autres résultats vont dans le même sens, confortant l’efficacité de la réduction du sel sur le risque cardiovasculaire. C’est le cas de la pression sanguine centrale systolique, ainsi que de la pression centrale, mesurée par la vitesse d’onde du pouls au niveau de la carotide.
Les auteurs relèvent en outre que, les effets de la réduction de sel:
- sont plus prononcés après une période prolongée.
- sont plus marqués dans les cohortes avec une réduction sodée relativement faible, mais avec une plus longue intervention.
- ne sont pas limités aux sujets hypertendus, mais également en cas de pré-hypertension.
- sont plus importants chez les sujets âgés que jeunes.
- ne diffèrent pas en fonction du genre, du BMI ou du rythme cardiaque.
Bref, ces données confortent l’intérêt de réduire la consommation de sel, ne fut-ce que modérément mais dans la durée, par exemple avec le régime DASH. Cela constitue d’ailleurs une des 5 priorités alimentaires pour mieux manger.
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