Les lignanes, ces phytoœstrogènes retrouvés notamment dans les graines et les céréales complètes, sont associés à un risque plus faible de diabète de type 2, selon cette vaste étude portant sur plus de 200 000 personnes suivies pendant 30 ans.
Quels sont les points communs entre les végétaux tels que céréales complètes, les graines et certains fruits et légumes ? Tous font l’objet de nombreuses études ayant rapporté une association favorable avec la santé, notamment pour ce qui concerne le diabète de type 2. Et du côté de leur composition nutritionnelle, tous sont une source importante de lignanes. Il s’agit de composés de la grande famille des polyphénols et qui sont dotés de propriétés œstrogéniques. Les 4 principaux lignanes sont le sécoisolaricirésinol, le matairésinol, le pinorésinol et le laricirésinol. Ils peuvent tous les quatre être métabolisés en entérolignanes par le microbiote intestinal – encore lui ! – et devenir ainsi des composés dotés d’une activité prébiotique.
Les entérolignanes ont déjà été associés à des effets bénéfiques du point de vue cardiométabolique, dont le diabète de type 2 et l’excès de poids, mais avec des résultats inconsistants, et pas de confirmation à grande échelle.
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Le risque de diabète de type 2 dépend du type de lignanes
Cette nouvelle étude prospective porte sur 3 cohortes américaines regroupant 201 111 femmes et hommes âgés en moyenne de 45 ans à l’inclusion et exempts de diabète de type 2. La consommation moyenne de lignanes dans les quintiles les plus élevés des 3 cohortes variait de 355 µg/jour à 456 µg/jour.
Les résultats, publiés dans la revue JAMA Network Open, montrent qu’un apport plus élevé en lignanes totaux est inversement associé au risque de développer un diabète de type 2 au cours des 30 années de suivi, excepté pour le laricirésinol. La réduction du risque relatif entre les quintiles les plus élevés et les plus faible s’élève à 13 % pour les lignanes dans leur ensemble, et atteint 28 % pour le sécoisolaricirésinol.
Pour ce dernier, une association inverse significative apparait pour le diabète de type 2 chez les personnes en situation d’obésité (réduction du risque de 25 %) et en excès de poids (réduction du risque de 18 %).
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Graines de lin, céréales complètes et café
Cette étude montre donc que l’apport en lignanes, surtout en sécoisolaricirésinol, est associé à un risque de diabète de type, en particulier chez les personnes en situation d’obésité. Elle rapporte aussi que cette association inverse plus prononcée chez les femmes préménopausées. Par ailleurs, l’apport en lignanes est associé à une hémoglobine glyquée plus basse.
Le mécanisme de ce potentiel effet protecteur n’est bien évidemment pas élucidé pour autant dans cette étude. Il pourrait tenir à des effets sur la sensibilité à l’insuline, des effets anti-inflammatoires, des effets légèrement anti-œstrogéniques chez les femmes préménopausées.
Quoi qu’il en soit, cette étude ajoute des éléments en faveur d’une alimentation avec une composante végétale forte, en mettant l’accent sur les sources de lignanes parmi lesquelles on peut citer les graines de lin, se sésame, les céréales complètes (en particulier le seigle), les pois chiches et le café…
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