Pour la première fois, une étude montre qu’une alimentation grasse pourrait avoir un effet négatif sur la production de testostérone, et les protéines du blanc d’œuf un effet positif.
Au cours des 40 dernières années, la fertilité masculine a connu un sérieux déclin dans les pays occidentaux. La concentration de spermatozoïdes dans le sperme s’est quasiment réduite de moitié 1 entre 1973 et 2011 (baisse de 1,4% par an avec une diminution globale de 52,4% entre 1973 et 2011). Un phénomène qui n’a pas été observé dans les pays non-occidentaux.
Ce que mangent les hommes…
Depuis plusieurs décennies grâce aux études scientifiques, de nombreux facteurs liés au mode de vie occidental ont été pointés du doigt dans la baisse de fertilité masculine. On retrouve notamment parmi eux: les perturbateurs endocriniens (plastiques, etc.), certaines sources de chaleur (ordinateurs connectés au Wi-Fi sur les genoux), les pesticides, la sédentarité ou encore le tabagisme.
Mais pour la première fois, un travail de recherche2 mené à l’Université de South Australia par le Dr Karma Pearce et le Prof Kelton Tremellen, un spécialiste de la fertilité masculine, suggère que l’alimentation des hommes pourrait bien affecter leur production d’hormones sexuelles.
Ils ont en effet montré qu’une consommation élevée de graisses, de tout type (y compris les mono saturées) influence négativement la production de testostérone et ce jusqu’à cinq heures après la prise alimentaire. Par contre, l’ajout de blanc d’œuf ou, dans une moindre mesure, des protéines de lactosérum influence positivement le taux de testostérone sérique.
Ces résultats ont de quoi surprendre, puisque les graisses comme l’huile d’olive ont été jusqu’ici plutôt considérées comme faisant partie des bienfaits d’une alimentation méditerranéenne… Or, il pourrait s’avérer que ce n’est pas tant le type de gras consommé qui compte, puisque bonnes ou mauvaises exerceraient en fait le même impact négatif sur la production de testostérone.
Une piste à suivre…
S’il est prématuré d’inviter les hommes à modifier leur régime alimentaire, cette étude montre que certains macronutriments pourraient avoir un effet sur la fertilité masculine. D’autres travaux de recherche sont bien sûr nécessaires pour approfondir le sujet, évaluer l’impact de ces nutriments sur le long terme et dans des conditions de prise alimentaire globale.
Même si cette étude ne s’est pas intéressée à la qualité du sperme, elle semble représenter un espoir pour les couples qui rencontrent des difficultés à concevoir un enfant (15% à travers le monde et 25% dans les pays développés selon l’OMS) et cherchent de nouvelles pistes pour améliorer leur fécondité
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Sans doute une petite correction à apporter : Graisses mono saturées ?