Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une affection de plus en plus fréquente. Selon de récentes études, 3,8 % de la population en souffriraient (selon les critères Rome IV) *. Les symptômes et les tolérances alimentaires peuvent considérablement varier d’une personne à l’autre. Enfin, le SII représente 5 % des motifs de consultation chez le généraliste.
Une fois le diagnostic de SII posé, le mode de vie et l’alimentation du patient sont passés en revue. Le patient a-t-il une alimentation saine ? Faut-il suspecter un lien entre la consommation de certains aliments et les troubles gastro-intestinaux. Dans ce cas, un régime pauvre en FODMAP pourra être initié, avec l’accompagnement d’un diététicien.
Rappel : ce régime a été spécialement conçu pour soulager les symptômes du SII. FODMAP est l’abréviation anglaise qui désigne les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles, que l’on trouve dans l’alimentation. Certains individus ne les absorbent pas ou mal.

Qu’est-ce que le régime pauvre en FODMAP simplifié ?
Comme ce régime est complexe et non exempt de risques (problèmes alimentaires par ex., voire un trouble du comportement alimentaire), il peut être décidé, sur la base de l’anamnèse, d’initier une version simplifiée du régime pauvre en FODMAP. Cette approche offre une solution plus tenable et équilibrée sur le plan nutritionnel : les symptômes de SII sont contrôlés, mais la valeur nutritionnelle ou plus simplement, le plaisir de manger sont préservés.
- Si l’anamnèse montre que l’alimentation contient trop d’aliments riches en FODMAP, ceux-ci seront remplacés, pendant 2 à 3 semaines, par des alternatives pauvres en FODMAP. L’objectif est ici de confirmer ou d’infirmer le lien suspecté entre certains aliments et les symptômes. L’infographie ci-dessous énumère les aliments riches en FODMAP, avec, en regard, une alternative.
- Les symptômes disparaissent ? Dans ce cas, il est recommandé de réintroduire l’un après l’autre les aliments riches en FODMAP. L’objectif est d’arriver à terme à un régime alimentaire personnalisé, où seuls les aliments déclencheurs sont remplacés par des alternatives pauvres en FODMAP.
Le plan complet après diagnostic du SII
1. Mode de vie équilibré & alimentation saine
- Horaires de repas réguliers
- Prendre le temps de mâcher
- Boire suffisamment (de l’eau)
- Limiter le thé et le café
- Limiter l’alcool et les boissons pétillantes
- Être attentif à la consommation de fibres
- Répartir la consommation de fruits sur la journée (2 à 3 sur toute la journée)
- Limiter bonbons et chewing-gums
- Bouger suffisamment et se détendre
2. Le régime pauvre en FODMAP simplifié
Les recommandations ci-dessous n’améliorent pas suffisamment les symptômes ? Une version simplifiée du régime pauvre en FODMAP peut être conseillée. Le principe est de remplacer les aliments riches en FODMAP les plus consommés par des alternatives pauvres en FODMAP, et cela pendant 2-3 semaines (voir ci-dessous), en tenant compte de la fréquence et de la taille des portions. Deux exemples :
- Une personne qui mange des champignons régulièrement et en grande quantité les remplacera, alors que ce n’est pas nécessaire si l’on ajoute de temps en temps quelques champignons à un plat.
- Si l’oignon et l’ail sont à bannir en tant qu’ingrédients dans un plat, ils pourront être consommés comme condiment (dans des marinades, des sauces, du haché végétarien, de la charcuterie…)
3. Le régime pauvre en FODMAP
Pas d’amélioration ou une amélioration minime seulement ? Un régime pauvre en FODMAP plus strict pourra être conseillé par un diététicien spécialisé. Le patient pourra aussi être réorienté vers un psychologue ou un médecin.
Il est important d’insister sur le fait que dans l’idéal, ce régime nécessite l’accompagnement d’un diététicien spécialisé. Lui seul possède les connaissances et l’expérience nécessaires pour accompagner les patients au cours des 3 phases du régime pauvre en FODMAP :
- Phase d’élimination : Pendant cette phase, tous les aliments riches en FODMAP sont supprimés de l’alimentation, le plus souvent pendant 2 ou 3 semaines.
- Phase de réintroduction : Les aliments riches en FODMAP sont progressivement réintroduits. Cette phase permet d’identifier les aliments déclencheurs.
- Phase de stabilisation : pendant cette phase, un plan diététique personnel est préparé. Il tient compte des tolérances du patient pour les différents FODMAP.
L’accompagnement d’un diététicien spécialisé est essentiel lors de chacune de ces phases. Ces spécialistes peuvent aident à identifier les déclencheurs spécifiques et élaborer un plan diététique individuel et équilibré. Les diététiciens accompagnent leurs patients lors de chacune de ces phases ; ils veillent à ce que le régime soit efficace et améliore la qualité de vie du patient.
Le régime pauvre en FODMAP n’est pas synonyme de privations à vie, il s’adapte au contraire en fonction des tolérances individuelles du patient. À terme, l’objectif est de conserver une alimentation la plus normale possible, tout en contrôlant les symptômes du SII.
En collaboration avec Jo Mons, diététicienne spécialisée dans le SII (FODMAP) et chargée de cours pratiques en nutrition et diététique à la Haute école Odisee et Ann Parmentier, diététicienne spécialisée dans le SII (FODMAP).
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