La diversité de l’alimentation pendant la grossesse influence le risque de maladies inflammatoires de l’intestin (IBD) chez l’enfant à l’adolescence. C’est ce que révèle cette étude norvégienne menée auprès d’une large cohorte.
Les maladies inflammatoires de l’intestin (IBD), qui comprennent la maladie de Crohn (CD) et la colite ulcérative (UC) sont en augmentation depuis ces dernières décennies. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette progression : une altération des expositions environnementales, du microbiome intestinal et une réponse immunitaire dérégulée chez les personnes sensibles. L’alimentation semble exercer une influence dans le développement de l’IBD, comme l’ont déjà rapporté plusieurs études. En particulier, la diversité de l’alimentation – qui contribue notamment à un microbiome intestinal diversifié, une situation favorable à la santé – apparait comme un facteur important. Mais ce n’est pas tout : l’alimentation de la femme enceinte peut moduler le risque de développement d’IBD chez son enfant plus tard dans la vie, comme le montre cette vaste étude menée en Norvège.
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Diversité et qualité alimentaire pendant la grossesse
Dans cette étude, 85 129 enfants norvégiens ont été suivis depuis leur naissance. Des informations sur l’alimentation de leur mère pendant leur grossesse avaient été récoltées auparavant, ce qui a permis d’évaluer :
- La diversité de leur alimentation : sur base de la consommation d’une liste de 25 denrées appartenant à 4 groupes alimentaires : produits céréaliers, fruits, légumes et produits animaux
- La qualité de leur alimentation : sur base du degré d’adhésion aux recommandations alimentaires norvégiennes.
Les enfants ont été suivis en moyenne pendant 16,1 ans depuis leur naissance. Les chercheurs ont évalué l’incidence d’IBD, de CD et d’UC, avec un âge moyen de diagnostic de 12,4 ans. Au total, 228 cas d’IBD ont été diagnostiqués.
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La diversité alimentaire prime sur la qualité
Les résultats, publiés dans le American Journal of Clinical Nutrition, montrent que plus la diversité de l’alimentation de la maman pendant la grossesse est élevée, plus le risque de développer une forme d’IBD chez l’enfant est faible : le risque d’IBD est réduit de moitié (54 %) chez les femmes dont l’alimentation est la plus diversifiée, par rapport à celles dont l’alimentation est la moins diversifiée.
En revanche, aucune association n’apparait entre la qualité de l’alimentation, ni la consommation de certains groupes spécifiques d’aliments, et la survenue de l’BD.
Ces observations suggèrent donc bel et bien que la diversité alimentaire, qui exprime notamment une diversité dans la nature des fibres alimentaires, pourrait contribuer à façonner un microbiome intestinal plus diversifié chez la maman et sa progéniture, ce qui aurait un effet bénéfique sur le développement de l’IBD. En effet, on sait désormais que l’alimentation pendant la grossesse influence la composition du microbiome de la maman, mais aussi de celui de son enfant. Ajoutons qu’en marge des résultats de cette étude, d’autres travaux ont rapporté que l’alimentation pendant la grossesse pouvait réduire le risque d’autres maladies auto-immunes, dont l’atopie. Décidément, l’alimentation de la femme enceinte mérite toutes les attentions…
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