Le gain de poids étalé sur plusieurs années à l’âge adulte augmenterait le risque de cancers associés à l’obésité, de près de 50% chez l’homme et 20% chez la femme. Ces données américaines montrent à quel point il est important de s’intéresser aussi à la prise de poids progressive au cours de la vie.
300.000 personnes suivies
Les données de cette étude ont été présentées par l’Université de Manchester sous forme d’un poster à l’occasion du National Cancer Research Institute’s (NCRI) Cancer Conference à Liverpool, en Angleterre. Elles s’appuient sur le suivi du BMI à cinq périodes différentes de la vie de près de 300.000 Américains (177.500 hommes et 111.500 femmes), entre 18 et 65 ans. En moyenne, chaque individu a été suivi personnellement pendant 15 ans afin d’évaluer le développement de formes de cancer associées à l’obésité (cancer du sein, du côlon, de l’utérus, du pancréas…). L’intérêt de cette étude est de proposer pour la première fois une investigation à plusieurs stades de la vie et non plus de manière ponctuelle. Dans cet échantillon, 9.400 femmes et 5.500 hommes ont contracté un cancer lié à leur obésité au-delà de 65 ans.
Le gain de poids plus dangereux pour l’homme
Les résultats sont particulièrement préoccupants pour l’homme. En effet, un homme qui évolue d’un BMI de 22 à 27 enregistre une augmentation de 50% du risque de développer un cancer lié à son obésité, en comparaison d’un homme qui maintient un BMI sain. Et pour des niveaux de BMI plus élevés, le risque grimpe encore jusqu’à 53%. Chez la femme, le risque est moindre, mais pas pour autant inexistant: pour une évolution du BMI de 23 à 32, il augmente de 17% en comparaison d’un BMI stable et sain. Pour les auteurs, cette étude est particulièrement intéressante car elle dépeint l’évolution défavorable du risque de cancer au cours de la vie avec une augmentation progressive du poids. Elle fournit donc des arguments supplémentaires pour maintenir un poids sain et/ou stable tout au long de la vie adulte.