Les engagements des entreprises en matière d’alimentation, de santé et de durabilité ont été évalués par Sciensano. En moyenne, les résultats du Business Impact Assessment (BIA) sont jugés faibles, mais des différences considérables existent d’une entreprise à l’autre.
Face au défi du surpoids et de l’obésité, et des maladies graves qui y sont associées, l’environnement alimentaire joue un rôle déterminant. Un environnement qui est largement façonné par les entreprises qui produisent et distribuent la nourriture. Quel est le comportement des entreprises dans ce domaine ? L’institut de santé publique Sciensano évalue les engagements des principales entreprises, enseignes de distribution et de restauration rapide. Une première évaluation de ce «Business Impact Assessment on obesity» avait eu lieu en 2019 (BIA-Obesity). La nouvelle évaluation vient de paraître, avec cette fois un nouveau volet concernant les engagements en matière de durabilité (BIA-Sustainability). Cette vaste étude porte sur 33 entreprises : fabricants d’aliments emballés, de boissons non alcoolisées, supermarchés et restauration rapide.
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BIA-Obesity : un environnement alimentaire peu satisfaisant
L’évaluation des engagements concernant l’alimentation saine porte sur 6 dimensions, qui sont (par ordre décroissant d’importance) : (1) la formulation des produits et (2), la promotion des produits et des marques, (3) l’étiquetage nutritionnel, (4) la stratégie de l’entreprise concernant la nutrition, (5) l’accessibilité des produits et (6) les relations avec d’autres organismes. Les 5 entreprises d’aliments et de boissons qui ont un score supérieur à 60 % sont, par ordre décroissant de points : Danone, Nestlé, McCain, Coca-Cola et Mars.
Stefanie Vandevijvere, chercheuse chez Sciensano et coordinatrice de l’étude, souligne : « Un certain nombre d’entreprises obtiennent un meilleur résultat qu’en 2019, mais les progrès restent généralement limités. D’autres ont régressé. En règle générale, l’environnement alimentaire reste malsain, ce qui favorise des habitudes alimentaires néfastes pour la santé. »
Sciensano relève que l’utilisation du Nutri-Score a progressé (c’est l’ancienne version du Nutri-Score qui a été utilisée dans l’étude, afin de pouvoir comparer l’évolution avec la situation de 2019), mais que la composition des produits alimentaires ne s’est généralement pas améliorée.
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Des progrès dans les supermarchés
Du côté des supermarchés, c’est Delhaize qui arrive en tête, suivi par Colruyt et Carrefour. Selon Sciensano, c’est dans les supermarchés que les meilleurs résultats sont le plus visible, avec une amélioration de la qualité alimentaire des produits de marques propre. L’instance regrette cependant que l’offre globale reste largement dominée par des aliments mauvais pour la santé, qui bénéficient de promotions fréquentes et d’une forte mise en avant.
Pour la restauration rapide, Sciensano relève que si la disponibilité des informations nutritionnelles s’est améliorée, il n’y a pas d’engagement fort pour réduire le marketing des aliments malsains, la composition des produits alimentaires ne s’est généralement pas améliorée, et le nombre de fast-foods a fortement augmenté en Belgique.
Pour les différents secteurs, les résultats sont généralement meilleurs en matière de durabilité, à l’exception de l’offre en matière d’alternatives végétales, qui reste insuffisante.
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