Les risques pour la santé liés à l’obésité sont bien identifiés. Mais quelles sont ses conséquences économiques ? Une étude menée dans 8 pays met le doigt sur l’ampleur du coût économique de l’obésité qui, si rien ne change, devrait encore croître pour atteindre 3,6 % du PIB en 2060.
L’obésité a connu une ascension fulgurante un peu partout dans le monde en l’espace de quelques décennies, plus particulièrement depuis 1975. L’excès de poids et l’obésité sont connus pour être associés à un risque accru de nombreuses maladies non transmissibles, dont les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer. On estime que ces maladies liées à l’obésité causent actuellement 5 millions de décès chaque année. Les coûts les plus évidents liés à l’excès de poids et l’obésité sont les coûts directs de soins de santé qui y sont associés (traitements, médicaments, durée des hospitalisations…), mais aussi d’une baisse de la production économique, notamment en raison d’un absentéisme plus important et d’une mortalité prématurée.
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Coût de l’obésité en 2060 : 3,6 % du PIB !
Une équipe de recherche, dont les travaux sont publiés dans le revue BMJ Global Health, a chiffré l’impact de l’obésité dans huit pays qui diffèrent tant par leur richesse que leur situation géographique : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Australie, Brésil, Espagne, Inde, Mexique et Thaïlande.
La masse de chiffres et de statistiques traitée leur a permis de montrer qu’en 2019, le coût de l’obésité s’élevait à 0,8 % du produit intérieur brut (PIB) en Inde à 2,4 % en Arabie saoudite. Leurs projections indiquent que le coût de l’obésité va continuer à croître : en 2060, il devrait atteindre 2,4 % du PIB en Espagne et jusqu’à 4,9 % du PIB en Thaïlande, avec une moyenne de 3,6 % du PIB pour l’ensemble des 8 pays investigués.
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L’obésité à l’agenda politique
Ces données mettent donc en lumière l’énorme impact économique associé à l’obésité, et ce indépendamment de la situation géographique et du niveau de revenus. Les auteurs attirent en outre l’attention sur le fait que tous les indicateurs laissent à penser que ce coût va encore croître à l’avenir, et que la pandémie de COVID-19 aggrave la situation (l’obésité étant associée à plus de formes graves de la maladie). Ils en appellent les politiciens à prendre en compte le sujet de l’obésité, dans la mesure où la réduction de l’obésité permettrait de réduire son impact économique dans le futur.
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