Les aliments jugés malsains font l’objet de plus de promotion que les aliments sains. C’est ce qui ressort d’une analyse par Sciensano des techniques de promotion des principaux supermarchés belges.
Les promotions et autres techniques de marketing figurent parmi les facteurs capables d’influencer le comportement alimentaire. Elles font partie de l’équation complexe qui régit cet environnement obésogène. L’institut de santé Sciensano a passé au crible le contenu des brochures promotionnelles des 5 plus grandes chaînes de supermarchés belges pendant un an. Plus de 15 000 promotions ont ainsi été examinées, parmi lesquelles les aliments ultra-transformés (AUT) représentent plus de la moitié (52,2 %) des promotions.
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Top 5 des promotions dans les supermarchés
Les 5 catégories d’aliments les plus promues sont :
- la viande, la volaille et le poisson transformés (11,8 %);
- les fruits, les légumes frais et surgelés et les légumineuses (9,5 %);
- les boissons gazeuses et sucrées (9,0 %);
- la viande, la volaille, le poissons frais et surgelés ainsi que les œufs (8,6 %);
- les gâteaux, les biscuits sucrés et les pâtisseries (8,1 %);
Des différences importantes apparaissent entre les supermarchés : la proportion de promotion va de 43 à 62 % pour les AUT, de 4 à 18 % pour les fruits et légumes. « Certains supermarchés mettent plus en avant les produits frais que d’autres, qui priorisent les promotions sur les produits ultra-transformés, qui contiennent beaucoup de sucre et/ou de sel. » explique Stefanie Vandevijvere, chercheuse chez Sciensano, « Alors que les mauvais régimes alimentaires, le surpoids et l’obésité représentent un facteur de risque pour le développement de maladies cardiovasculaires, le diabète et de nombreux cancers. »
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Des initiatives positives
Un point positif : la proportion de produits frais est plus importante en page de couverture (de 12,5 à 41 %). Stefanie Vandevijvere salue le fait que certains supermarchés ont pris des engagements liés à la nutrition, tels que l’affichage du Nutri-Score sur l’emballage (en ligne et en magasin), ou des promotions pour certains produits alimentaires possédant un Nutri-Score A ou B. Elle estime cependant qu’il faudrait un engagement plus important, tant de la part des commerces que des autorités, pour diminuer la promotion des aliments peu sains.
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Vandevijvere S, Van Dam I. Arch Public Health 79,84 (2021). https://doi.org/10.1186/s13690-021-00591-7