Pour la première fois, une étude prospective révèle des liens entre l’adhésion à l’alimentation EAT-Lancet, des biomarqueurs dans le sang et dans le microbiome intestinal, et le risque cardiométabolique.
Les recommandations alimentaires du EAT-Lancet, ou « l’assiette planétaire » sont devenues la principale référence en tant que modèle alimentaire capable de concilier la santé humaine et la santé de la planète. Cette alimentation se caractérise par une composante végétale forte – sans pour autant être végétalienne ni même végétarienne – dans laquelle l’accent est mis sur les céréales complètes, les légumineuses, les légumes et fruits, les fruits à coque, les graisses insaturées, avec un apport limité en produits animaux et en graisses saturées. Sur base des acquis en nutrition, ces caractéristiques peuvent être considérées comme favorables à la santé cardiométabolique, que ce soit pour le risque de maladies cardiovasculaires, mais aussi de diabète de type 2 et d’obésité. Cependant, il reste encore beaucoup à découvrir sur les biomarqueurs et les mécanismes sous-jacents associés aux principes EAT-Lancet.
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À la recherche de biomarqueurs associés à EAT-Lancet
C’est précisément pour explorer cette piste au-delà des facteurs physiologiques établis qu’une équipe de chercheurs chinois a mené cette étude prospective auprès de 3742 participants. Leur objectif était de voir dans quelle mesure l’adhésion aux principes du EAT-Lancet entraînait des répercussions décelables sur des protéines circulant dans le sang, ainsi que leurs éventuelles interactions avec le microbiome intestinal.
Bien que plusieurs études aient déjà rapporté certaines associations entre l’alimentation EAT-Lancet et le microbiome intestinal, la façon dont cette alimentation pourrait exercer son influence sur le microbiome intestinal, ainsi que celle dont le microbiome influence des facteurs de risque, restent très hypothétiques.
Dans cette étude, publiée dans le American Journal of Clinical Nutrition, les chercheurs ont fait appel à la protéomique, une approche prometteuse pour identifier des biomarqueurs associés à l’alimentation, pour établir une « image » du contenu en protéines sériques.
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Des marqueurs dans le sang et dans le microbiote
Ces investigations ont permis de révéler :
d’une part, que 4 biomarqueurs protéomiques sériques sont associés à l’alimentation EAT-Lancet, eux-mêmes associés au risque de maladies cardiométaboliques. Ces biomarqueurs pourraient, selon les auteurs, expliquer l’association retrouvée entre l’alimentation EAT-Lancet et un taux plus bas de triglycérides.
D’autre part, que l’alimentation EAT-Lancet est aussi associée à plusieurs marqueurs microbiens intestinaux, avec une interaction potentielle entre le microbiote intestinal et des protéines sériques : ainsi, l’alimentation EAT-Lancet est associée à Rothia mucilaginosa, qui est associé à la protéine macroglobuline alpha-2. Cette protéine est présumée inhibitrice de cytokines inflammatoires et est abaissée chez les rats soumis à un régime riche en graisse.
C’est la première fois qu’une étude renseigne de façon prospective de telles relations entre santé cardiométabolique, alimentation EAT-Lancet et biomarqueurs multiomiques.
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