Rares sont les études qui s’intéressent à la santé des camionneurs. Le métier de transporteur routier comporte pourtant de nombreux risques pour la santé, dont une prévalence plus élevée d’obésité. En cause: de longues heures de sédentarité et une alimentation de très faible qualité.
Le transport routier est un travail comportant de nombreux risques pour la santé. Le stress, les horaires décalés, les accidents de la route, l’isolement social peuvent expliquer ces risques sanitaires. Mais il faut y ajouter une sédentarité supérieure à la moyenne de la population, une alimentation médiocre et une prévalence élevée de maladies chroniques et de troubles musculo-squelettiques. Voilà pour le tableau synthétique. Une nouvelle étude australienne approfondit le sujet.
Le camionneur plus obèse que les autres
L’étude QUT a mené une enquête auprès de 231 chauffeurs routiers âgés de 20 à 71 ans (l’Australie en compte 200 000). Elle révèle qu’ils ont un accès limité à des choix alimentaires sains (généralement dans les stations d’autoroute):
- 50% et 88% des répondants n’atteignent pas les recommandations nationales, respectivement pour les fruits et légumes.
- 63% consomment un snack gras ou sucré au moins une fois par jour.
- 65% boivent au moins 1 boisson sucrée par jour.
Leur niveau d’activité physique hebdomadaire est faible, voire inexistant, et le constat est plus dramatique encore pour le poids: 90% ont un BMI trop élevé et 60% sont obèses, soit le double de la population générale!
Un suivi et une prévention possible grâce aux réseaux sociaux
L’obstacle principal à la prévention tient au métier en lui-même. Les camionneurs travaillent en effet de longues heures (+ de 9h/jour en moyenne selon l’étude), constituent un groupe très mobile, soumis à des pressions importantes. Ils échappent aussi à la plupart des stratégies traditionnelles de promotion de la santé, rarement déployées sur les réseaux autoroutiers. Les horaires décalés rendent aussi difficile le suivi médical ou diététique.
Toutefois l’étude soulève des pistes de prévention via… les réseaux sociaux. Les professionnels de la route sont en effet hyperconnectés. Pour les auteurs de l’étude, il s’agit donc d’une piste de suivi à privilégier, car cette population contribue significativement aux statistiques de santé: en Australie, un camionneur a un risque de décès au travail 13 fois plus élevé que le travailleur moyen.
Et en Belgique: si nous ne disposons pas de données sanitaires, selon la FEBETRA, en 2018, 67 709 personnes étaient actives dans le secteur, un chiffre loin d’être négligeable.
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