A l’occasion des dernières rencontres de la Fondation Louis Bonduelle à Paris, le Prof Martine Padilla a dressé le profil du nouveau consommateur, à la sortie de la récente crise financière. une nouvelle étape à franchir dans l’offre alimentaire.
Les comportements des consommateurs sont indissociables de la société dans laquelle ils vivent. Et les mutations actuelles nous confrontent à un nouvel épisode charnière de l’évolution de l’alimentation. Ce qui est acquis reste acquis (santé, naturalité, praticité, plaisir, sécurité), mais de nouvelles attentes citoyennes se font désormais pressantes, avec un point commun: le développement durable.
Pour le prof Padilla (Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier), la récente crise a par ailleurs engendré des modifications d’achats significatives : recul de l’hyperconsommation, retour des produits bruts et de la cuisine, place aux aliments plaisir responsables et à la convivialité. Le consommateur d’aujourd’hui est aussi devenu individualiste, volatile et avide d’immatériel.
C’est vraisemblablement la fin d’une certaine consommation de masse et l’essor de la consommation de produits labellisés, un phénomène qui touche la France mais aussi la Belgique : les produits locaux, bio ou équitables progressent désormais à vive allure.
Trop de labels nuisent à la bonne compréhension et, fautes d’études suffisantes, on ne connaît pas encore l’impact environnemental de ces achats «responsables». Des questions restent en suspend: le consommateur doit-il limiter sa consommation de viande, privilégier le produit local, de saison et bio? Les réponses ne sont pas encore claires.
Toutefois, la tendance est amorcée et les aliments modernes sont en cours de développement (le durable se vend, la technologie s’adapte au savoir ancestral) et le frein est mis sur la mondialisation de l’alimentation. Le scénario le plus probable semble la protection du cadre de vie avant tout et le rejet d’une alimentation «standardisée».
Source : Rencontres de la Fondation Louis Bonduelle, Université Pierre et Marie Curie, Paris, mardi 10 mai 2011.