Mais je n’ai qu’un tout petit diabète!
Voyez cet homme enjoué de 43 ans, avec un pourcentage d’hémoglobine glyquée de 6,1, «un peu de cholestérol» ainsi «qu’un peu trop de tension», mais surtout un tour de taille généreux de 111 cm. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne fume pas et qu’il se présente aujourd’hui à la consultation diététique. Même s’il a encore appelé la veille de son rendez-vous pour savoir s’il devait toujours venir, étant donné que son «sucre» était revenu à la «normale»… Ce patient sait bien qu’il devrait perdre quelques kilos, mais il est déçu d’apprendre que c’est maintenant urgent. Susciter la terreur n’est généralement pas une bonne approche pour faire suivre plus rapidement un régime à des patients, mais avoir une discussion informative sur la raison pour laquelle et la manière dont il doit perdre du poids et limiter le «sucre» semblait de circonstance.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est quelque peu tendue. Sans grande conviction, nous élaborons péniblement le plan alimentaire qui devrait faire perdre un kilo par semaine à notre homme. Il demande à contrecoeur un nouveau rendez-vous et l’inscrit résolument à son agenda. Lorsqu’il revient après 4 semaines, il a en effet perdu 3 kg et sa ceinture est un peu moins serrée, mais surtout, le patient est maintenant confiant dans sa capacité à prendre les choses en main. L’heureux revers de cette médaille est qu’il a su faire autant d’efforts pour réduire les complications liées au diabète.
Serions-nous donc de bonnes fées, plutôt que des prophètes de malheur?