La diminution de la consommation en sel est un objectif majeur de santé publique. Il y a cependant un revers de la médaille: elle nuit à la couverture iodée, en particulier chez les femmes.
Les politiques en faveur de la réduction de sel auraient-elles unilatéralement négligé un dommage collatéral potentiel : le manque d’iode ? Ce problème n’est pas anodin, en particulier dans notre pays où la déficience en iode est bien connue depuis des années et reste problématique.
Pour des scientifiques américains, si la réduction du sel est largement justifiée, son impact sur les apports iodés est dramatique. Leur étude a comparé, dans une cohorte NHANES de 2001-2004, l’association entre l’hypertension, la réduction du sel et la déficience en iode auprès de 996 hommes et 960 femmes. Leur analyse révèle que 25 % des hommes et 40.4 % des femmes étaient déficients en iode. Et cette différence s’expliquerait par une proportion plus importante de femmes (41.8 % vs 26.1%) adoptant un régime pauvre en sel, associé significativement à des concentrations urinaires basses en iode.
Pour les auteurs de cette étude, outre la nécessité de fortifier le sel en iodure de potassium ou de cuivre à hauteur de 0.01 % comme le recommande la FDA (ce qui permettrait déjà de couvrir 1/3 des AJR en iode pour un adulte), des recommandations en faveur des aliments riches en iode sont indispensables chez les patients hypertendus ou devant recourir à un régime peu salé pour d’autres raisons médicales.
Source: Tayie FA et al.Am J Hypertens. 2010 Oct;23(10):1095-102