L’activité physique est reconnue comme bénéfique pour la pression sanguine. Mais les bénéfices sont plus importants lorsqu’elle est couplée à des mesures nutritionnelles et de changement de comportement.
L’activité physique a un effet documenté sur la réduction de la pression sanguine. Or, l’hypertension représente un des principaux facteurs de risque, qui, à l’instar de l’obésité, poursuit sa progression dans le monde. Ainsi, la mortalité associée à l’hypertension artérielle a augmenté de 34,2 % en l’espace d’à peine une décennie (entre 2009 et 2019). Si une part importante des cas d’hypertension (environ 50 %) peut être attribuée à la génétique, une autre part importante est imputable à des facteurs modifiables comme le mode de vie, dont le manque d’activité physique. Et comme dans le cas de l’obésité, mieux vaut s’y prendre tôt. C’est l’objet de cette étude conduite par la University of Minnesota chez des enfants et adolescents sains, qui a voulu préciser le rôle de l’activité, couplé ou non à d’autres mesures, comme moyen pour faire baisser la pression sanguine.
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L’activité physique combinée à différentes variables
L’exercice physique peut, d’après les études récentes, entraîner une baisse de la pression sanguine de 5 à 8 mmHg. Mais agir simultanément sur d’autres facteurs modifiables peut apporter un bénéfice supplémentaire. Telle était l’hypothèse de cette recherche systématique portant sur les enfants et adolescents âgés de 6 à 12 ans, en suivant les recommandations PRISMA (Preffered Reporting Items for Systematic Reviews). Les recherches ont porté sur les bases de données PubMed, SPORTDiscus, PsycINFO, Web of science, CINAHL, Cochrane et ERIC.
Les différents scénarios ont été évalués, par rapport aux groupes contrôles :
- Activité physique seule
- Activité physique + éducation (sessions d’information sur l’activité physique)
- Activité physique + nutrition (sessions d’information sur la nutrition/diététique)
- Activité physique + nutrition + changement comportemental (sessions avec programme diététique et informations psychologiques)
- Multiple (au moins 4 composantes, p.ex. activité physique + éducation + nutrition + mode de vie OU activité physique + éducation + nutrition + réseaux sociaux).
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Combinaisons gagnantes sur la pression sanguines
Au total, 27 études se sont avérées éligibles, portant sur les données de 15 220 enfants et adolescents, dont 57 % étaient dans un groupe « intervention ».
Les résultats montrent que la combinaison la plus active est celle de l’activité physique + nutrition + changement de comportement. Celle-ci engendre une baisse de la pression sanguine systolique de 8,64 % en moyenne, et de la pression sanguine diastolique de 6. 75 % en moyenne. Vient ensuite l’intervention multiple, avec des résultats déjà sensiblement plus faibles (- 1,39 mmHg pour la pression systolique et – 2,54 mmHg pour la pression diastolique, en moyenne). L’étude rapporte que l’activité seule est la stratégie la moins efficace.
Les auteurs concluent que la combinaison de l’activité physique à la nutrition et au changement comportemental s’avère le plus efficace pour agir sur la pression sanguine des enfants et adolescent. Et que cette stratégie a démontré son efficacité. D’autres recherches sont néanmoins nécessaires pour préciser les modalités les plus efficaces pour l’activité physique, que ce soit la nature, la longueur et l’intensité, avant de conclure que l’activité physique seule est l’approche la moins efficace pour réduire la pression sanguine.
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Source
Hassan M et al. J Sport Health Sci 2024. https://doi.org/10.1016/j.jshs.2024.01.004