Contre toute idée reçue, le taux de perte de poids n’affecte pas la proportion de poids repris dans les mois qui suivent la fin du régime, du moins chez les personnes en fort surpoids. Ces conclusions publiées dans le Lancet Diabetes & Endocrinology suggèrent que la vitesse à laquelle le poids est perdu n’affecte pas la vitesse à laquelle il est repris, et confirment que le vrai défi est, quel que soit le régime, le maintien de la perte de poids.
Les chercheurs de l’Université de Melbourne et de l’Université «La Trobe» (Australie), ont mené cet essai contrôlé randomisé (RCT), chez 200 participants, âgés de 18 à 70 ans et atteints d’obésité. L’idée est de comparer l’effet d’un programme de perte de poids rapide très faible en calories (450-800 kcal par jour) vs un programme progressif (sur 36 semaines, avec réduction de 400 à 500 kcal par jour) au niveau des taux de perte et de reprise de poids.
Les lignes directrices recommandent une perte de poids progressive pour le traitement de l’obésité, pour la raison qu’un poids vite perdu est plus vite retrouvé. Dans une première phase, les participants ont donc suivi l’un des programmes de perte de poids, dans un second temps, ils ont suivi une même phase de maintien du poids à long terme.
Les participants du groupe régime rapide ont reçu 3 fois par jour des substituts «très basses calories», au lieu des 3 repas de la journée. Les participants du groupe régime progressif ont reçu 1 à 2 substituts par jour, en remplacement d’1 ou 2 repas. Les résultats sont surprenants:
- 81% des participants du groupe de perte de poids rapide ont atteint la perte de poids cible (soit 15% du poids sur 12 semaines) vs 51% dans le groupe perte de poids progressive (15% du poids sur 26 semaines).
- Aucune différence n’est constatée dans la phase maintien du poids entre les 2 groupes: 71,2% du groupe de perte de poids progressive et 70,5% de la perte de poids rapide ont malheureusement repris le poids initialement perdu.
- C’est au niveau des effets indésirables, que la différence joue: 1 participant du groupe perte de poids rapide a en effet développé une inflammation de la vésicule biliaire, probablement liée au programme de perte de poids rapide.
Les résultats entrent en contradiction avec l’idée généralement reçue: la vitesse à laquelle le poids est perdu n’affecte pas la vitesse à laquelle il est repris, au cours de la période de maintien de la perte de poids.
L’étude montre aussi que si une perte de poids rapide permet plus souvent d’atteindre l’objectif de perte de poids, la reprise du poids se fait de la même manière qu’en cas de régime plus progressif. Ce défi qu’est le maintien de la perte de poids après un régime alimentaire, confirme aussi l’importance d’être suivi par un diététicien ou un professionnel de santé, sur le long terme.
Katrina Purcell BSc et al., The Lancet Diabetes & Endocrinology, 16/10/2014.
N.B. L’un des auteurs a été collaborateur d’Optifast de Nestlé