L’inflammation chronique est impliquée dans le développement de nombreuses pathologies, et l’alimentation n’y est pas étrangère. Une étude rapporte que plus l’alimentation est pro-inflammatoire, plus le risque cardiovasculaire est élevé, mais que la corpulence intervient aussi.
L’inflammation est connue pour être une composante majeure dans le développement de l’athérosclérose, la modulation de la fonction endothéliale… donc de l’augmentation du risque cardiovasculaire. Par ailleurs, l’inflammation de bas grade apparait de plus en plus impliquée dans d’autres pathologies, dont l’obésité. Dans ce cas, il n’est pas évident de faire la part de choses entre l’inflammation comme déterminant de l’obésité, et l’inflammation comme conséquence de celle-ci, puis qu’il y a les deux. De plus, si tout le monde s’accorde sur l’existence de liens entre alimentation et état inflammatoires, leur quantification n’est pas évidente, et c’est pour cela qu’a été développé, depuis 2014, un indice inflammatoire alimentaire, le Dietary Inflammation Index® (DII).
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Composantes de l’indice inflammatoire alimentaire
Parmi les composantes alimentaires associées à un des niveaux accrus d’inflammation systémique, le DII prend en compte la viande rouge, les produits laitiers entiers, les céréales raffinées, la viande transformée, les sucreries, les desserts et les boissons sucrées1. À l’inverse, l’apport en fruits, légumes, céréales complètes et fibres alimentaires font partie des composantes associées à un degré moindre d’inflammation. Le DII a été développé et validé pour prédire la concentration en 6 biomarqueurs (Interleukine (IL)-1β, IL-4, IL-6, IL-10, TNF et protéine C-réactive) en fonction du score inflammatoire de l’alimentation d’une personne.
Dans cette étude, les scientifiques ont croisé le DII de 3 469 femmes ménopausées enrôlées dans la Women’s Health Initiative avec l’incidence des maladies cardiovasculaires, tout en tenant compte de l’Indice de Masse Corporelle (IMC).
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L’excès de poids module la relation avec l’inflammation
Les résultats montrent que l’incidence des maladies cardiovasculaires survenues au cours des 12,9 ans de suivi moyen est significativement plus élevée lorsque le DII est élevé. Cependant, la corpulence apparait comme un facteur important modulant cette relation. En effet, les modèles stratifiés montrent que l’association entre le DII et les maladies cardiovasculaires n’est significative qu’en cas d’excès de poids. Chez les personnes en excès pondéral, un DII élevé est associé à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires de 27 %, et celui d’Accident Vasculaire Cérébral de 32 %.
Bien qu’il n’y ait à ce jour pas de recommandation officielle sur ce qu’est une alimentation anti-inflammatoire, on évoque souvent une alimentation de type méditerranéen, avec des produits pas ou peu transformés, beaucoup de végétaux, peu de viande rouge, des sources d’oméga-3 (poissons), des céréales complètes, pas ou peu de sucreries et des herbes et des épices.
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Source:
- Boden S et al. Nutrition Journal 2017, 16:21.
- Zuercher M D et al. Nutrition Journal 2023, 22 :5.
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