Une nouvelle étude ayant suivi pendant 5 ans des ex-fumeurs conclut que la prise de poids consécutive à l’arrêt du tabac peut difficilement s’expliquer par les habitudes alimentaires et l’activité physique.
Prise de poids après le tabac
Le phénomène est bien connu: l’arrêt du tabac conduit souvent à une prise de poids, par rapport à ceux qui continuent à fumer. Ce qui constitue d’ailleurs bien souvent un frein pour arrêter de fumer, voire un encouragement pour commencer à fumer…
On sait que la nicotine augmente quelque peu la dépense énergétique au repos, mais ce phénomène est considéré comme minime. La principale explication avancée est que la prise de poids suite au sevrage tabagique vient essentiellement des modifications du comportement alimentaire et de l’activité physique. Mais c’est un peu court, comme le montre une nouvelle étude ayant suivi 281 fumeurs, dont 124 qui ont arrêté au début du suivi, pendant 5 ans.
Deux kilos de plus
Les chercheurs australiens ont passé au crible toutes les modifications comportementales susceptibles d’expliquer une prise de poids: petit-déjeuner, aliments discrétionnaires, fruits et légumes, alcool, plats à emporter, Diet Guidelines Index score (qui évalue de façon globale l’adéquation entre l’alimentation et les recommandations nutritionnelles), l’activité physique totale, l’activité physique pendant les loisirs, le temps passé assis et le temps passé devant la TV.
Après 5 ans, les ex-fumeurs affichaient une moyenne de 2,09 kg de plus que les fumeurs. Mais aucun des paramètres suivis n’est en mesure d’apporter une explication à la prise de poids. Au contraire, les indicateurs montrent même:
- une amélioration du Diet Guidelines Inde,
- une diminution de la consommation d’alcool chez les ex-fumeurs,
- une tendance à être physiquement plus actifs.
Voilà qui tord le cou à certains clichés et appelle à poursuivre les travaux pour mieux comprendre les mécanismes de la prise de poids consécutive à la l’arrêt du tabac.
Tian J. et al., Nicotine Tob Res, 2016.