Faut-il bannir les édulcorants intenses durant la grossesse? Les experts ont cherché, mais n’ont pas trouvé d’éléments probants justifiant une telle attitude.
La grossesse est une période qui fait l’objet d’attention particulière, en raison de l’exposition potentielle du fœtus à certaines substances ingérées par la maman. En 2010, une étude avait suggéré l’existence d’une relation effet-dose entre boissons édulcorées et risque de prématurité, ravivant ainsi la polémique autour de la sécurité des édulcorants.
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire et l’alimentation, de l’environnement et du travail a mis sur pied un groupe de travail qui a examiné les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants intenses chez la femme enceinte. Verdict: les données disponibles ne permettent pas de conclure à un effet préjudiciable des édulcorants intenses pendant la grossesse, que ce soit sur la santé de la mère, les paramètres obstétricaux ou la santé du nouveau-né. Tout en précisant que les recherches doivent se poursuivre.
Les experts ont aussi cherché à identifier le bénéfice nutritionnel que pourrait avoir la consommation d’édulcorants pendant la grossesse, par exemple sur le risque de diabète gestationnel, sur le poids ou les caries. Les experts concluent que la littérature scientifique disponible à ce jour ne permet pas d’identifier un bénéfice nutritionnel spécifique lié à la consommation d’édulcorants intenses pendant la grossesse, que ce soit sur la santé de la mère, les paramètres obstétricaux ou la santé du nouveau-né.
Bref, sur base des données disponibles, la consommation d’édulcorant pendant la grossesse n’est ni bonne, ni mauvaise! Le rapport précise également que 72% des femmes enceintes interrogées consomment des édulcorants intenses et qu’aucune d’entre elles ne dépasse la DJA.
Source: Anses, Saisine n°2011-SA-0161, juin 2012.