La réponse glycémique à une supplémentation en protéines de lactosérum dépend du phénotype. Une faible obésité, des triglycérides dans les valeurs normales et un niveau de base de GLP-1 peu élevé prédisent une diminution de la glycémie.
Un apport protéique avant les repas réduit la glycémie postprandiale, dans le diabète de type 2 (DT2), en stimulant la sécrétion d’insuline et d’incrétines ainsi qu’en retardant la vidange gastrique. Les protéines de lactosérum (WP) se sont révélées les plus efficaces, probablement du fait de leur richesse en leucine et acides aminés à chaîne ramifiée (BCAA) favorisant l’insulino-sécrétion.
Une nouvelle étude randomisée, en double aveugle, vs placebo a analysé cet impact grâce au système de mesure du glucose en continu (CGM). Pour cela, 22 sujets ayant un DT2 ont été inclus. La médiane pour l’âge était de 60 ans, le BMI de 34,2 kg/m2 et l’HbA1C de 6,8%. Cette recherche a été publiée dans le BMJ Open Diabetes Res Care.
Les protéines utiles dans le diabète
Une 1ère expérience a consisté en un test de provocation. Les sujets ont reçu soit une portion d’isolat de WP (21 g de protéines, 3 g de glucides, 0,5 g de matière grasse), soit un placebo (PL) constitué d’amidon de pomme de terre indigestible (1 g de protéines, 25 g de glucides, 20 g de fibres).
L’insulino-sécrétion et la sécrétion de GLP-1 ont augmenté de manière hautement significative dans le groupe WP, ce qui n’a pas été le cas avec le groupe PL. De plus, la concentration de ghréline, hormone orexigène, a diminué significativement dans le groupe WP par rapport au groupe PL.
Le lactosérum pour éviter l’hyperglycémie postprandiale
Une 2ème expérience a observé à 2 reprises la CGM durant 3,5 jours. Les individus mangeaient les repas fournis dans le cadre de l’étude, plus une portion de WP ou PL avant le petit-déjeuner et avant le repas du soir. L’ordre des suppléments était ensuite inversé la semaine suivante.
Les résultats ont montré que les patients avec un surpoids, des triglycérides et du GLP-1 à jeun plus faibles étaient davantage susceptibles d’avoir un abaissement du glucose. En revanche, les patients souffrant d’obésité, d’hypertriglycéridémie et de GLP-1 à jeun élevé étaient à risque de développer une hyperglycémie.
D’autres études sur l’impact du WP sur le microbiote intestinal et les métabolites plasmatiques seront indispensables pour comprendre les variabilités interindividuelles.