La résistance du foie et du muscle squelettique à l’action de l’insuline est un phénomène précoce dans le développement du diabète de type 2. Des chercheurs français montrent l’association entre la lipolyse et la sensibilité à l’insuline chez l’homme.
Lorsque l’organisme a besoin d’énergie, en cas de jeûne ou d’exercice physique par exemple, les triglycérides stockés dans le tissu adipeux sont mobilisés sous la forme d’acides gras grâce à la lipolyse adipocytaire. Quand ils sont présents en trop grande quantité, comme dans le cas de l’obésité, les acides gras se déposent au niveau des organes périphériques et perturbent l’action de l’insuline. D’autres lipides et des protéines produites en excès par le tissu adipeux sont également impliqués dans le développement de la résistance à l’insuline.
Dans cette étude, les chercheurs de l’INSERM ont mis en évidence chez la souris que la diminution de la lipolyse adipocytaire par modification génétique ou traitement pharmacologique améliore la sensibilité à l’insuline. L’inhibition de la lipolyse pourrait donc être utilisée dans le traitement de la résistance à l’insuline chez les personnes obèses.
Et cette hypothèse se vérifierait aussi chez l’homme, puisque les auteurs ont analysé les données de cohortes de personnes obèses, pour lesquelles ils ont rapporté qu’une diminution de la lipolyse était associée à l’amélioration de la sensibilité à l’insuline. En d’autres termes, ce ne serait pas tant les réserves de graisses qui nuisent au métabolisme de l’insuline, que leur mobilisation.
Les chercheurs s’attachent désormais à identifier les médiateurs produits par la cellule adipeuse qui participent à l’amélioration de l’action de l’insuline et, d’autre part, à démontrer l’intérêt de cette stratégie thérapeutique chez des patients obèses pré-diabétiques.