Une fois n’est pas coutume, une étude d’envergure sur les aliments-ultra transformés (AUT) ne les met pas tous dans le même panier. Certains AUT sont certes associés à une augmentation du risque de diabètes, mais d’autres ont l’effet inverse…
Les aliments ultra-transformés (classe NOVA 4) sont régulièrement pointés du doigt. De nombreuses études ont rapporté des associations entre leur prépondérance dans l’alimentation et diverses pathologies. Si de nombreux AUT n’ont qu’une piètre qualité nutritionnelle – ce qui peut expliquer certaines observations épidémiologiques, il s’agit d’une famille qui est loin d’être homogène, notamment dans leur profil nutritionnel. Aussi, il est un peu réducteur de les voir tous de la même façon. Et c’est bien là l’intérêt de cette grande étude : ne pas se limiter à évaluer une association entre les AUT dans leur totalité, mais de regarder plus loin. Et de trouver que tous les AUT ne présentent pas la même relation avec le diabète de type 2…
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Plus 10 % d’aliments ultra-transformés, plus 12 % de diabète
Cette recherche sur le diabète de type 2 et les aliments ultra-transformés consiste en une méta-analyse basée sur les données de 3 grandes cohortes aux États-Unis, totalisant près de 200 000 personnes. Comme on pouvait s’y attendre, les résultats indiquent que la consommation totale d’AUT est associée à un risque accru de diabète : ceux qui sont dans le quintile le plus élevé pour les AUT (ceux qui en mangent le plus, en grammes par jour) voient le risque relatif de diabète de type 2 augmenter de près de moitié, par rapport à ceux du quintile le plus faible. Les calculs révèlent que chaque augmentation de 10 % de la part des AUT dans l’alimentation est associée à une augmentation du diabète de type 2 de 12 %.
Mais les chercheurs ont poussé leurs investigations plus loin, en examinant distinctement la relation des différentes catégories d’AUT…
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Des AUT qui réduisent le risque de diabète
Du côté des AUT associés à une augmentation du risque de diabète, on retrouve les sauces, les boissons sucrées, les boissons avec édulcorants, les produits animaux, les plats préparés. À l’inverse, les AUT suivants sont associés à une réduction du risque de diabète de type 2:
- Le groupe des pains et céréales : avec une réduction du risque pour les céréales, les pains foncés et les pains aux céréales complètes. Par contre, les pains raffinés (à la farine blanche) sont associés à une augmentation du risque.
- Les snacks sucrés et les desserts : les confiseries sont sans effets, mais les snacks sucrés et les produits à base de fruits sont tous deux associés à une réduction du risque.
- Les snacks salés.
- Le yaourt et les desserts lactés.
Cette étude montre bien que si dans l’ensemble il vaut mieux limiter les aliments ultra-transformés, ils ne sont pas tous logés à la même enseigne, et que certains valent mieux que d’autres…
Bonjour, en analysant l’étude américaine dont vous parler on se rend compte que votre traduction n’est pas la bonne. effectivement le risque de développer un DT 2 est toujours présent en consommant des AUT mais un peu moins pour les produits que vous citer que pour les autres. Il serait judicieux de modifier votre article afin que nos patients ne fassent pas un raccourci entre AUT et pas de risque de développer un DT 2. Ce qui pourrait grandement compromettre leur santé.
Virginie Diététicienne Nutritionniste
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Néanmoins, si les AUT dans l’ensemble et certaines catégories sont associées à un risque accru de DT2, d’autres catégories sont bien associées à un risque plus faible de DT2. L’article comporte un abstract visuel qui est très claire, et voici tel quel ce que disent les auteurs : « Among subgroups, refined breads; sauces, spreads, and condiments; artificially and sugar-sweetened beverages; animal-based products; and ready-to-eat mixed dishes were associated with higher T2D risk. Cereals; dark and whole-grain breads; packaged sweet and savory snacks; fruit-based products; and yogurt and dairy-based desserts were associated with lower T2D risk »
Loin de moi l’idée d’encourager pour autant ces catégories d’AUT, et je rapelle que http://www.foodinaction.com est destiné aux professionnels de la santé et que son contenu n’est pas accessible aux patients