Évaluer correctement la quantité de glucides ingérée pour adapter au mieux la quantité d’insuline, voilà qui est désormais plus aisé grâce à l’application « sur la piste de glucides », développée par l’Association du diabète. Rencontre avec Dominique Antoine, Diététicienne et responsable du comité diététique de l’Association du Diabète.
Le diabète de type 1 touche 8,75 millions de personnes dans le monde, selon l’Atlas du diabète 2022. 62 % des nouveaux cas de diabète de type 1 en 2022 sont des personnes âgées de 20 ans et plus. Un traitement approprié est crucial. Avec l’utilisation des insulines ultrarapides ou la pompe à insuline, les personnes diabétiques peuvent adapter elles-mêmes la quantité d’insuline rapide ou le bolus de la pompe à la quantité de glucides consommée. Mais cela suppose d’estimer correctement les aliments sources de glucides, le poids de ces aliments et la teneur en glucides.
« Attention » précise d’emblée Antoine, « lorsque l’on parle d’identifier et de quantifier les glucides dans les denrées, ce n’est pas du tout dans l’optique de suivre un régime pauvre en glucides ou « low-carb » ou autre régime à la mode, le but n’est pas de manger zéro glucide ! ». D’ailleurs, pour les personnes avec diabète de type 1 aussi, les glucides restent la principale source d’énergie de leur alimentation (50 à 55 % de l’apport énergétique total).
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Diabète : pièges à glucides
Quelles sont les principales erreurs d’appréciation des glucides par les personnes avec un diabète de type ? Elles sont essentiellement de 2 natures, explique Dominique Antoine.
La première, c’est le fait de sous-estimer l’apport glucidique de denrées qui n’ont pas de goût sucré. Le grand classique est le pain, qui est pourtant très consommé dans notre pays. Le patient va manger 3 tartines à la confiture, et va se fixer sur la confiture comme source de glucides, et pas du tout sur le pain ! Et le fait qu’il s’agisse de pain complet – c’est très bien pour la qualité de l’alimentation – ne change quasiment rien à l’apport glucidique.
La seconde, c’est de considérer comme « bon » certains sucres (ceux qui sont naturellement présents dans les jus de fruits, mais aussi des sucres tendance comme le rapadura, sirop d’agave, sucre de coco…) et comme « mauvais » le sucre ajouté par l’industriel. Alors que tous sont des sucres…
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Sur la piste des glucides
Avec les nouvelles technologies, de plus en plus de personnes ont une pompe à insuline. Ces appareils sont très « intelligents », dans le sens où l’on peut encoder de nombreux paramètres. La seule activité à charge du patient, c’est d’encoder la quantité de glucides. Et si la quantité de glucides encodée est erronée, cela fausse tout. D’où le développement par l’Association du Diabète, dans un premier temps, d’une version imprimée « sur la piste des glucides », qui vient d’être déclinée sous forme d’application, plus pratique pour les adeptes des smartphones. Elle permet de cibler les aliments sources de glucides, d’estimer correctement le poids de ces aliments et de connaître leur teneur en glucides. Elle est disponible au prix de 5,99 eur.
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