Quelle est le potentiel de différents régimes alimentaires pour agir sur la migraine ? Cette revue rapporte que l’alimentation peut moduler la fréquence, la durée et/ou la sévérité des crises de migraine.
La migraine est un trouble neurologique fréquent dont l’incidence a augmenté au cours des dernières décennies, sans que sa cause soit pour autant établie. Elle a été classée comme le troisième trouble le plus répandu et la troisième cause d’invalidité pour les personnes de moins de 50 ans. L’alimentation retient depuis longtemps l’attention comme facteur impliqué dans le déclenchement de la migraine. Certains aliments ont ainsi été épinglés, comme le chocolat, les fruits, la caféine et l’alcool. Cependant, les envies de chocolat feraient plus partie de la phase prémonitoire, où l’on ressent des signes avant-coureurs, qu’à l’origine même des crises de migraine.
Certains aliments pourraient ainsi moduler la fréquence, la durée et l’intensité des crises de migraine. Il a été avancé que certains régimes ou certains types d’alimentation pouvaient avoir un effet préventif. Avec les découvertes récentes sur la communication bidirectionnelle entre l’intestin et le cerveau, il est probablement que le système nerveux entérique puisse être impliqué, et représenter ainsi une cible potentielle.
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Des régimes pour « adoucir » la migraine
Pour voir plus clair sur le sujet, des scientifiques danois ont procédé à un état des lieux sur l’utilisation d’alimentations ou d’aliments spécifiques dans la prévention de la migraine. Ils ont mené une recherche exhaustive sur PubMed avec les mots-clés « alimentation et migraine », et « axe intestin-cerveau ». Ils ont ainsi trouvé que :
- Un régime cétogène ainsi que le régime DASH (Dietary Aproches to Stop Hypertension) sont associés à une réduction de la durée, de la fréquence et de la sévérité des crises de migraines
- Le régime cétogène est aussi associé à une réduction de la prise de médicaments par mois.
- Une alimentation végane pauvre en graisses, couplée à un régime d’élimination est associée à une réduction de la durée, de la fréquence et de la sévérité des crises de migraines, ainsi qu’a un pourcentage plus faible de maux de tête traités avec des médicaments
- Le régime d’élimination est associé à une réduction de la durée, de la fréquence et de la sévérité des crises de migraines, ainsi qu’à une consommation totale de médicaments plus faible.
- Le régime d’élimination des aliments porteurs d’IgG a réduit la fréquence des crises et la prise totale de médicaments.
- Le régime sans gluten a réduit la fréquence et la sévérité des crises.
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Quels sont les mécanismes envisagés ?
Les auteurs précisent que malgré ces associations identifiées, les preuves restent ténues et qu’il faudrait mener des études cliniques de meilleure qualité. Ils envisagent cependant différents mécanismes susceptibles d’expliquer les associations identifiées. Ainsi, pour le régime cétogène, cela pourrait passer par une modification du rapport glutamate/GABA, le régime DASH par les effets du potassium, magnésium et calcium sur les fonctions cérébrales, pour le régime végane pauvre en graisse par une diminution de la globuline liant les hormones sexuelles (SHBG), pour le régime d’élimination, par des IgG induisant une inflammation, mais aussi par l’idée que le patient se fait de certaines associations. Enfin, pour le régime sans gluten, ce serait également lié à une réduction de la réponse inflammatoire intestinale et des taux d’anticorps. Mais encore une fois, las auteurs appellent à mener des essais randomisés contrôlés pour déterminer si ces régimes d’éviction sont réellement bénéfiques dans la prise en charge de la migraine.
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