La vision classique selon laquelle le sel stimule la prise de liquide est remise en question. C’est ce qui ressort d’un travail minutieux mené durant la simulation d’une mission vers mars.
C’est donc dans des conditions de contrôle extrême qu’ont été menés ces travaux: deux groupes de 10 personnes ont été suivis de près pendant respectivement 105 et 205 jours lors d’une mission de préparation pour mars. Des conditions mimant une situation où chaque goutte d’eau compte. Les investigateurs ont testé 3 niveaux d’apports en sel (12, 9 et 6 g par jour) pendant plusieurs semaines, sans rien changer aux autres nutriments.
Le sel amène le corps à retenir l’eau
Comme ils s’y attendaient, les chercheurs ont constaté que la richesse en sel de l’alimentation entraînait une augmentation de l’excrétion d’osmolytes urinaires. Mais contre toute attente, cela n’entraîne pas d’augmentation de la prise hydrique. Au contraire, l’alimentation salée entraîne plutôt une rétention hydrique, ce qui explique que les participants ne boivent pas plus. Les chercheurs ont découvert en outre que l’alimentation salée entraînait une augmentation de l’appétit. Ceci avait déjà été montré chez l’animal, chez qui un régime salé mène à une augmentation de la prise énergétique.
C’est l’urée qui ferait manger plus
L’explication du phénomène tiendrait en partie à l’urée, jusqu’ici considérée comme un simple sous-produit du métabolisme des protéines qui doit être éliminé par l’urine. Ces nouvelles recherches montrent que lors de l’alimentation salée, il y a une augmentation de la production d’urée, et que cette urée joue un rôle dans la rétention hydrique. Ce serait également la production accrue d’urée par les muscles, processus couteux en énergie, qui expliquerait pourquoi le salé amène à manger plus.