L’assertion selon laquelle une alimentation sans gluten serait bénéfique à tous ne se vérifie pas pour la santé du cœur, comme le montre cette vaste étude prospective menée aux États-Unis.
Le gluten est un ennemi redoutable qu’il convient d’écarter de son alimentation… en cas de maladie cœliaque. Mais de plus en plus de personnes non cœliaques cherchent à éviter le gluten avec l’espoir d’améliorer leur santé, ce qui est encouragé par des discours pseudoscientifiques.
Mais qu’en est-il réellement sur la première cause de mortalité, à savoir les maladies cardiovasculaires? C’est ce qu’ont voulu savoir des chercheurs de la Columbia University.
Consommation de gluten chez plus de 100.000 personnes
Pour ce faire, ils ont mené leurs investigations auprès de 2 grandes cohortes: 65.000 femmes de la Nurses Health Study et 45.000 hommes de la Health Professionals Follow-up Study. Ils ont analysé les données alimentaires, ainsi que celles sur les maladies coronariennes, de 1984 à 2010, en excluant ceux diagnostiqués avec une maladie cœliaque. Les participants ont été scindés en 5 niveaux selon leur consommation de gluten.
«Le choix de s’intéresser au cœur s’explique par l’importance des maladies cardiaques, mais aussi par l’influence de l’alimentation sur celles-ci», explique l’auteur principal Benjamin Lebwohl.
L’huile de coco fait encore plus de buzz
Les résultats, publiés dans le British Medical Journal, ne montrent aucune association entre l’apport en gluten et le risque de maladie coronarienne. Le risque est le même chez ceux qui ingèrent le plus de gluten, que chez ceux avec le niveau d’apport le plus bas. Ils concluent que prôner une alimentation pauvre ne gluten pour promouvoir la santé cardiaque ne semble pas judicieux.
Aux États-Unis, la prévalence de la maladie cœliaque est estimée à 1%. Même en ajoutant ceux présentant une sensibilité non cœliaque au gluten, cela ne fait qu’une petite partie de la population, alors qu’aujourd’hui, 1 américain sur 3 cherche à manger moins de gluten.