Une étude évoque un lien surprenant entre un statut faible en acide folique et la fréquence des pertes auditives liées à l’âge.
Les pertes auditives liées à l’âge figurent dans le top 4 des affections chroniques les plus fréquentes chez les personnes âgées, et le vieillissement de la population ne fera que croître sa prévalence. Cette problématique, dont on ne connaît que peu de choses sur ses bases biologiques, semble à priori bien éloignée de la nutrition.
Pourtant, il pourrait bien exister un lien, à en croire les résultats des travaux menés par des chercheurs de l’université d’Ibadan, au Niger, publiés récemment dans la revue scientifique officielle de l’Académie américaine d’otolaryngologie, Otolaryngology-Head ans Neck Surgery.
Les chercheurs ont examiné l’audition de 126 personnes âgées de plus de 60 ans et en bonne santé, ainsi que leur statut en vitamine B9 et B12. La principale découverte est de constater que des taux bas d’acide folique sérique sont associés de manière significative à une fréquence élevée de perte auditive. Rien de tel n’a été détecté pour la B12.
Les auteurs envisagent donc bel et bien l’existence d’un lien entre le statut en micronutriments et le développement des pertes auditives liées à l’âge. L’acide folique est connu pour jouer un rôle dans le métabolisme cellulaire, le système nerveux et la fonction vasculaire, tous importants dans l’audition. Mais l’acide folique pourrait aussi représenter un marqueur d’un statut nutritionnel plus faible en plusieurs autres vitamines.
Les auteurs préconisent la mise sur pied d’études d’intervention permettant de déterminer si la supplémentation en certaines vitamines peut enrayer le développement des pertes auditives liées à l’âge, en particulier dans les populations qui n’ont pas un statut nutritionnel favorable, ce qui est le cas de bien des personnes âgées, y compris dans nos contrées.