La supplémentation en vitamines peut-elle ralentir ou prévenir le développement de la démence ? Une vaste revue de la littérature fait le point. Elle conforte la piste de certaines vitamines du groupe B, et écarte les vitamines C, D et E.
Avec le vieillissement des populations, la démence représente un problème de santé de plus en plus préoccupant. On entend par démence une altération cognitive progressive qui va au-delà de ce que l’on peut attendre du vieillissement naturel. La maladie d’Alzheimer est la plus courante : elle représente de 60 à 80% de l’ensemble des formes de démence. Mais si le vieillissement est clairement associé à une augmentation de l’incidence et de la prévalence de la démence, l’affection ne touche pas tout le monde, même âgé.
Outre les facteurs de risque non modifiables comme l’âge ou la génétique, de nombreux facteurs de risques modifiables ont été identifiés, notamment un faible niveau d’éducation, l’hypertension, le tabagisme, l’obésité, l’inactivité physique et la consommation excessive d’alcool.
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L’acide folique et la thiamine contre la démence
L’alimentation et les nutriments font aussi l’objet de recherches depuis plusieurs années pour tenter de cerner leur rôle et leur potentiel préventif ou thérapeutique. Parmi les pistes, plusieurs vitamines sont supposées pouvoir exercer un effet au travers d’une supplémentation. Une équipe germano-hispanique a mené une revue systématique sur l’efficacité de la supplémentation en différentes vitamines sur la prévention de la démence et l’altération légère des fonctions cognitives. Elle a été conduite en appliquant les normes PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses).
Les résultats indiquent que des effets bénéfiques apparaissent pour :
- La supplémentation en acide folique (vitamine B9) : elle donne de meilleurs résultats aux tests cognitifs que les groupes contrôles.
- La supplémentation en thiamine (vitamine B1) a un impact positif sur les performances cognitives non seulement lorsqu’elle était administrée seule, mais aussi lorsqu’elle est associée à l’acide folique.
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Les vitamines qui passent à la trappe
Du côté des vitamines ou des associations de vitamines pour lesquelles il n’y a pas de résultat concluant, l’étude rapporte que :
- La supplémentation combinée en acide folique et vitamine B12 a révélé certaines divergences entre les études
- Les essais avec la vitamine D ne sont pas encourageants
- La supplémentation concomitante de vitamine E et de vitamine C à faible dose n’est pas associée à une amélioration de la fonction cognitive
Bref, cette recherche suggère que c’est principalement certaines vitamines B, en particulier l’acide folique et la thiamine, qui pourraient présenter un intérêt pour retarder le développement du déclin cognitif.
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Gil Martinez V et al. Nutrients 2022, 14(5),1033 https://doi.org/10.3390/nu14051033