En cas d’insuffisance rénale, un régime pauvre en phosphore est habituellement recommandé. Mais d’après une nouvelle étude, cette pratique n’aurait que peu d’utilité, et pourrait même être nuisible chez les patients dialysés.
La phosphatémie est souvent élevée en cas d’insuffisance rénale et la dialyse ne permet pas d’épurer tout le phosphore normalement ingéré, d’où la recommandation habituelle qui consiste à limiter les sources de phosphore. Cette nouvelle étude effectuée aux États-Unis a suivi 1751 patients souffrant d’IRC et sous hémodialyse, qui ont été répartis en 5 groupes selon le niveau de restriction en phosphore du régime (de moins de 870 mg de phosphore par jour à pas de restriction). Les résultats montrent que les patients avec le niveau restriction le plus sévère affichent un statut nutritionnel moins bon et requièrent plus souvent une supplémentation nutritionnelle. À l’inverse, les patients avec des restrictions plus libérales avaient un risque de mortalité plus faible : – 27 % chez ceux avec la restriction la plus légère (1001 à 2000 mg de phosphore) et 29 % chez ceux sans restriction. Les auteurs supposent que l’augmentation de la mortalité observée avec la restriction en phosphore pourrait être liées à un apport insuffisant en certains nutriments, en particulier en protéines, particulièrement visées par ce type de régime.
Source: Brunelli S H et al. CJASN december 2010