Transformer les cellules pancréatiques α en cellules β, productrices d’insuline; un rêve qui pourrait devenir réalité grâce aux GABA (acides gamma-amino-butirique).
Dans le diabète de type 1, les cellules β pancréatiques sont détruites, provoquant le manque d’insuline. Jusqu’à présent, le seul traitement consiste à injecter de l’insuline. Mais une autre piste se dessine: elle consiste à provoquer la transformation des cellules pancréatiques α, productrices du glucagon, en cellules β, productrices d’insuline. Les résultats chez la souris s’annoncent prometteurs.
Transformer des cellules existantes
En août 2009, des chercheurs de l’Inserm, sous la direction de Patrick Collombat (Institut de biologie Valrose) et d’Ahmed Mansouri (Institut Max Planck – Allemagne), avaient déjà trouvé un moyen de transformer les cellules α en cellules β chez la souris. Cette prouesse était cependant obtenue au prix d’une modification génétique forçant l’activation d’un gène spécifique (le Pax4). Cela avait pour conséquence de continuellement régénérer des cellules α et de les transformer en cellules β, augmentant ainsi le nombre de ces dernières. Le but était alors de trouver un composé pouvant activer ce gène, mais sans modification génétique.
Vers un traitement oral du diabète de type 1
Les chercheurs ont franchi une nouvelle étape et réussi à adapter ce traitement sur des tissus humains. Ils ont constaté que l’acide gamma-amino-butirique (GABA), le neurotransmetteur qui existe sous forme de complément alimentaire et se trouve naturellement dans le corps, était capable d’activer le gène Pax4 dans les cellules α, sans nécessiter de modification génétique. Ils ont mis en culture des ilots de Langerhans humains, qui contiennent les cellules α et β, en présence de GABA. Au bout de 14 jours d’observations, les résultats étaient encourageants: les cellules α avaient diminué de 37% et les cellules β, augmenté de 24%. 500 ilots ont ensuite été transplantés chez des souris.
Les résultats sont identiques si on ajoute du GABA dans leur nourriture pendant 1 mois. Des essais thérapeutiques vont maintenant être réalisés pour voir si cette découverte pourra être utilisée ultérieurement comme traitement au diabète de type 1.