Le régime alimentaire, et particulièrement la charge glycémique, exerce une influence sur la dépression. Au cœur de cette association, les féculents joueraient un rôle important.
Tout en rappelant l’influence de l’alimentation sur la santé mentale, ces résultats présentés dans l’American Journal of Clinical Nutrition ne doivent pas faire oublier que tous les autres facteurs de mode de vie, comme la pratique de l’exercice physique, ont aussi leur rôle à jouer.
Une vaste cohorte de femmes
Des chercheurs ont mené cette étude sur l’alimentation et les symptômes de dépression, à partir des données de 69 954 femmes ménopausées. Âgées de 50 à 79 ans, ces participantes de la cohorte The Women’s Health Initiative, exemptes de dépression au départ de l’étude, ont été suivies durant 3 ans.
Elles ont renseigné par questionnaire alimentaire leur apport de glucides, de fibres alimentaires et d’aliments spécifiques tels que les grains entiers, les légumes, les noix et graines et les légumineuses.
Les chercheurs ont ensuite calculé une charge glycémique et ont réparti leurs participantes en 5 groupes en fonction de cet index glycémique (IG) alimentaire global. Les symptômes de dépression ont été évalués à la fin de l’étude, via l’échelle Burnam.
Conclusions de l’analyse
L’analyse apporte plusieurs conclusions. Les femmes ayant un IG global plus élevé, dans l’ensemble, sont plus jeunes, ont un IMC plus élevé, pratiquent moins d’activité physique, consomment plus d’aliments gras, moins de fruits, légumes, légumineuses, noix, graines et fibres alimentaires; appartiennent plus largement aux minorités ethniques, ont des niveaux d’études inférieurs et des revenus moindres; et ont déjà des antécédents d’événements cardiaques.
Sur l’association IG élevé et symptômes dépressifs, les femmes ayant un IG global plus élevé ont un risque accru de 23%, à 3 ans, de symptômes de dépression. Consommer régulièrement des fibres et des fruits et légumes est associé à une réduction du risque de dépression.
Association entre charge glycémique et dépression
Il s’agit bien ici d’une association entre charge glycémique et dépression. Il est clair que consommer beaucoup de féculents ou de sucres ajoutés ne suffit pas à rendre déprimé. D’ailleurs l’analyse constate aussi une incidence élevée des symptômes de dépression chez les participantes moins actives physiquement, à IMC plus élevé et qui consomment une alimentation plus riche avec moins de fruits et de légumes.
L’étude a néanmoins rappelé l’intérêt de l’influence possible de l’alimentation sur l’humeur, et suggéré une raison supplémentaire pour éviter les régimes à index glycémique élevé qui contribuent au surpoids, au diabète et à la maladie cardiovasculaire.