La question peut surprendre, mais cette étude montre que le seuil de l’hémoglobine glyquée A1c (A1c) utilisé pour diagnostiquer le diabète de type 2 chez les femmes de moins de 50 ans pourrait conduire à un sous-diagnostic de la maladie. Pourquoi ? En raison des effets de la perte de sang menstruelle sur les mesures de l’A1c.
Cette étude d’un nouveau genre appuie la thèse, depuis longtemps défendue, qu’un homme n’est pas une femme et que l’extrapolation des données de l’un à l’autre n’est pas idéale. Preuve en est faite…
Sous-diagnostic du diabète de type 2
A l’heure où tous s’accordent à dire que le diabète de type 2 (DT2) est sous-diagnostiqué, la nouvelle a de quoi faire réfléchir. Selon cette étude observationnelle, 17% des femmes de moins de 50 ans non diagnostiquées pourraient être reclassées comme ayant un DT2. En effet, l’étude a mis en évidence que les femmes de moins de 50 ans ont une distribution d’A1c nettement inférieure (de l’ordre de 1,6 mmol/mol en moyenne) à celle des hommes de moins de 50 ans. Les chercheurs démontrent que si le seuil de diagnostic du diabète de type 2 était abaissé de 2 mmol/mol chez les femmes de moins de 50 ans, 17% d’entre elles pourraient être diagnostiquées (soit 35 000 femmes dans cette étude). Des femmes qui pourraient, de ce fait, être traitées plus tôt pour un DT2 et qui pourraient éviter des complications à long terme.
Les auteurs ajoutent qu’il existe un décalage de +/- 10 ans entre les niveaux d’A1c chez les hommes et les femmes. Les seuils d’A1c utilisés actuellement pour diagnostiquer un DT2 conduisent donc à un retard de diagnostic chez les femmes de moins de 50 ans.
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Un risque cardiovasculaire plus élevé
Sachant que les femmes qui souffrent d’un DT2 :
- ont un moins bon contrôle de la glycémie,
- présentent un risque plus élevé de complications cardiovasculaires,
- ont une moins bonne espérance de vie
- et courent des risques plus élevés en cas d’obésité et d’hypertension concomitantes au diagnostic.
Il est clair qu’un diagnostic précoce du DT2 a beaucoup d’importance. Les chercheurs ont aussi constaté que les niveaux d’A1c augmentent après l’âge de 50 ans chez les femmes.
En conclusion, chez les femmes jeunes et les femmes en péri-ménopause, l’utilisation d’un seuil d’A1c plus adéquat pourrait changer la donne et conduire à un meilleur diagnostic du diabète de type 2 et à une prise en charge plus précoce.
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