Alors que le Royaume-Uni était à la pointe de la réduction du sel dans les aliments, des scientifiques dénoncent le laxisme de la coalition actuelle.
Réduire l’apport en sel, notamment par la reformulation des aliments, est un objectif de santé publique particulièrement poursuivi au Royaume-Uni depuis plusieurs années. C’était la mission de la Food Standard Agency (FSA), institution indépendante. De 2003 à 2011, elle a mis en œuvre avec succès un plan imposant à l’industrie alimentaire une diminution de sel, afin de prévenir des décès et des coûts liés à l’alimentation malsaine.
Moins de 6 g de sel par jour
Pendant ces 8 années, la FSA surveillait l’industrie avec pour objectif de réduire la consommation de sel à moins de 6 g par jour. Ceci s’effectuait de façon progressive pour éviter une chute des ventes. A la fin, de nombreux aliments contenaient 20 à 40 % moins de sel qu’avant. L’apport en sel de la population avait chuté de 15% : de 9,5 g/j à 8,1 g/j. Mais des remaniements au gouvernement ont transféré les responsabilités de la FSA au Département de la Santé, qui, selon les auteurs s’exprimant dans le BMJ, a négligé le programme. Ce n’est qu’en 2014 que des nouveaux objectifs ont été établis pour 2017, cependant moins strictes.
Une nouvelle agence ?
Une baisse de tension artérielle, moins de décès à la suite d’un AVC et moins de cardiopathies ischémiques ont été constaté durant cette intervention. Les auteurs estiment que 9000 décès ont été empêchés et 2,1 milliard d’euros épargnés. Ils plaident à nouveau pour une agence indépendante avec un programme de surveillance transparent pour améliorer l’alimentation. Et aimeraient étendre la mission à la diminution des sucres et graisses ajoutés.
Melissa Olieslaeger, stagiaire & Nicolas Guggenbühl
MacGregor G et al, BMJ 2015;350:h1936