Plus simples et plus accessibles pour faire les bons choix alimentaires et lutter contre la sédentarité, les nouvelles recommandations françaises comportent leur lot de nouveautés… et de surprises!
Quelques jours après la publication des recommandations alimentaires destinées à pouvoir nourrir sainement le monde en 2050, issues de la Commission EAT-Lancet, et au même moment que la sortie du nouveau Guide Alimentaire Canadien, Santé Publique France annonce ses nouvelles recommandations sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité. Les messages, qui seront véhiculés dans la cadre du PNNS-4, sont classés dans un système de guidage à niveaux, repris de la Suède: augmenter, aller vers et réduire.
Fait maison et Nutri-Score dans les recommandations
En toute logique, compte tenu de l’évolution des connaissances sur les relations entre la consommation de certains aliments et la santé, les légumineuses, les fruits à coque et les céréales complètes apparaissent de façon beaucoup plus visible.
Parmi les autres nouveautés, le fait maison est explicitement recommandé, une façon à la fois simple et moins stigmatisante de s’attaquer à la problématique des aliments ultra-transformés qui, tout au moins à ce jour, sont majoritairement nutritionnellement peu intéressants.
Autre nouveau venu dans ces recommandations, le Nutri-Score: les produits avec un Nutri-Score D et E (c’est-à-dire les moins bons scores) sont dans la catégorie «à réduire», au même titre que l’alcool, les produits salés et le temps passé assis.
Concilier durabilité, culture et plaisir
La dimension durabilité de l’alimentation n’est pas réellement traitée par la nature et la quantité d’aliments préconisés dans tel et tel groupe, mais plutôt en conseillant d’aller vers des aliments de producteurs locaux, des aliments de saison et, si possible, des aliments bio.
Si la part des aliments végétaux et bruts recommandés augmente, les produits animaux tant décriés pour leur impact environnemental, à savoir la viande et les produits laitiers, résistent étonnamment bien à la pression de la durabilité. Les produits laitiers sont préconisés à raison de 2 portions par jour, ce qui est comparable aux recommandations de EAT. Le poisson maintient sa présence à 2 fois par semaine (dont une fois une espèce grasse). Plus surprenant, ce sont les 500 grammes hebdomadaires de viande rouge qui sont admis (contre 100 à max 200 g/semaine dans EAT), et les jusqu’à 150 g de charcuteries (contre rien dans EAT).
Certains diront que la France fait de la résistance face aux enjeux environnementaux, d’autres qu’elle concilie les impératifs nutritionnels et environnementaux avec la culture et le plaisir de manger. Et vous, qu’en pensez-vous?