Des «soldes» sur les aliments sains plus efficaces que des taxes sur la junk-food? Cette question est adressée par un médecin généraliste anglais dans un éditorial récent du British Medical Journal. A l’heure où les politiques envisagent de taxer plus pour manger mieux, son plaidoyer incite à la réflexion.
Médecin généraliste et chercheur dans le domaine de l’obésité, le Dr Ian Lake s’interroge sur les avantages réels sur le comportement d’une taxation des aliments riches en graisses et/ou en sucres, ne fut-ce que par le côté négatif de son message.
A l’inverse, selon lui, des incitants passant par exemple aux distributeurs pourraient se révéler plus efficaces tout en étant facilement mesurables. En effet, la majorité des consommateurs britanniques disposent d’une carte de fidélité et font leurs courses alimentaires dans l’une des 5 grandes enseignes présentes sur le marché national. Une situation assez comparable au marché belge et qui permet de suivre les changements de comportement dans les achats.
Pour le médecin, si ces enseignes récompensent déjà leurs clients fidèles par des bons d’achats ou par différents lots, pourquoi ne pourraient-elles pas les encourager aussi à manger mieux au travers de motivations à l’achat? Lake poursuit sa réflexion en suggérant que les autorités définissent une liste d’aliments «sains», et récompensent à leur tour les distributeurs qui auraient augmenté leurs ventes dans cette catégorie de produits.
Une approche qui, selon lui, pourrait également responsabiliser davantage l’industrie alimentaire dans l’élaboration de produits de meilleure qualité nutritionnelle. Et même si, à court terme, cette démarche s’avère probablement un peu plus cher sur le marché global, elle contribuerait à réduire les dépenses de soins de santé associées à l’obésité et ses comorbidités.
Et vous, qu’en pensez-vous? Cette proposition est-elle judicieuse? Ou trouvez-vous que la taxation est une mauvaise approche, quelle qu’elle soit?
Lake I., BMJ, 15 May 2013; 346: f3085.