Contrairement à ce qu’ont rapporté d’autres recherches, en Belgique, le Nutri-Score n’est pas aussi clairement associé à des achats plus sains. C’est ce que rapporte une étude menée par Sciensano. Spécificité belge ? À moins qu’il n’y ait un biais…
Le Nutri-Score, ce logo à 5 lettres et 5 couleurs qui permet de comparer la qualité nutritionnelle de 100 g de denrées au sein d’une même catégorie, a ses défenseurs et ses détracteurs. Actuellement, son utilisation est préconisée par les autorités de santé de 7 pays européens, dont la Belgique depuis 2018. Il n’a cependant aucun caractère obligatoire, ce qui fait que certaines marques ont décidé de l’afficher, d’autres pas. La première enseigne belge qui a adopté le Nutri-Score l’affiche sur ses produits de marques propres, mais aussi sur l’étiquette électronique, y compris pour les produits qui n’ont pas le Nutri-Score sur leur emballage. Mais finalement, quel est l’impact du Nutri-Score sur les achats ?
.
À lire aussi: Nutri-Score: pourquoi les frites surgelées sont bien classées
L’effet du Nutri-Score varie selon la catégorie
Pour répondre à cette question, deux chercheurs de Sciensano ont examiné l’impact de l’affichage du Nutri-Score sur les achats au sein de supermarchés de l’enseigne au Lion. Les principaux résultats montrent, depuis l’affichage du logo à 5 lettres :
- Une augmentation de la proportion de produits avec un Nutri-Score B et C, considérée comme favorable.
- Une augmentation de la proportion de produits avec un Nutri-Score D, qualifiée de défavorable.
- Pour les catégories fruits et légumes, produits laitiers et sucreries, il y a un impact positif, avec une augmentation des produits au Nutri-Score A et B ou une diminution des produits au Nutri-Score D ou E.
- Pour les catégories pains et pâtisserie, il y a un glissement vers des produits moins sains (plus de D).
- Pour les autres catégories de produits, il n’y a pas d’effet
A lire aussi: Les fruits et légumes peuvent-ils contribuer au bonheur ?
Une question de visibilité ?
L’huile d’olive et le chocolat, dont le Nutri-Score est respectivement C et E, se sont sentis stigmatisés par le Nutri-Score. Les données ne montrent pourtant aucun effet de l’affichage du logo sur les ventes d’huiles et de chocolat.
Face à ces résultats, les chercheurs concluent donc que le Nutri-Score a un effet mitigé pour améliorer la qualité nutritionnelle des achats. Mais ce constat pourrait être en partie expliqué par le fait que les produits qui ont vu la meilleure progression des achats sains affichent plus souvent le Nutri-Score sur leur emballage, à la différence des produits qui, comme le pain et les pâtisseries, ne l’affichent pas ou peu, et qu’il faut chercher le Nutri-Score sur l’étiquette électronique, où il figure en petit et en noir et blanc, ce qui ne donne pas du tout la même visibilité qu’en couleur sur la face avant d’un emballage…
À lire aussi: Végétariens, végans : à quoi faut-il faire attention ?