Contrairement à ce qui est généralement admis, une étude humaine rapporte que le pamplemousse ne semble finalement pas augmenter l’exposition à la colchicine.
Le pamplemousse est un des aliments particulièrement impliqués dans les interactions entre aliment et médicaments. En cause, ses furocoumarines qui peuvent inhiber un cytochrome P450 intestinal (3A4) et la glycoprotéine P, impliqués notamment dans le métabolisme et le transport de substances actives. C’est le cas de la colchicine, médicament utilisé surtout dans l’arthrite gouteuse. Pamplemousse et jus de pamplemousse augmentent donc la toxicité de cette molécule.
Des chercheurs de Philadelphie en Pennsylvanie, ont étudié la pharmacocinétique de la colchicine après la consommation de 240 ml de jus de pamplemousse ou de jus d’orange de Séville (qui contient aussi des inhibiteurs des cytochromes P450). L’expérience a été menée chez des sujets sains avec un suivi étroit des effets néfastes potentiels.
Les auteurs relèvent de légères modifications sur certains indicateurs comme, contre toute attente, une légère diminution de l’absorption intestinale de la colchicine avec le jus d’orange de Séville. Mais ils constatent que la colchicine était bien tolérée.
Ils concluent que, contrairement aux mises en garde basées sur la littérature, le jus de pamplemousse n’affecte pas la pharmacocinétique de la colchicine, et que les effets cliniques des observations faites avec l’orange de Séville restent inconnus. Contrairement à ce qui était attendu, aucun des deux agrumes n’augmente l’exposition à la colchicine. Les auteurs appellent toutefois à interpréter les résultats avec prudence, étant donné l’absence de groupe contrôle dans cette étude.