Deux verres de jus ou de concentré de cerises par jour pourraient réduire temporairement les niveaux sanguins d’acide urique et donc le risque de crises douloureuses de goutte, conclut cette petite étude anglo-africaine.
La goutte, autrefois aussi appelée «maladie des rois», est un rhumatisme inflammatoire qui provoque des douleurs et un gonflement des articulations. Résultat d’une accumulation de cristaux d’acide urique dans l’articulation, la goutte affecte souvent le gros orteil, mais peut affecter des articulations plus importantes, comme le genou.
Le goutteux ou hyperuricémique d’aujourd’hui, est un patient multirisque: HTA, infarctus, diabète, insuffisance rénale. La goutte est entre autres facteurs liée à l’obésité, ce qui peut expliquer la hausse spectaculaire de son incidence estimée à 1% par an.
Menée sur 12 jeunes volontaires en bonne santé, âgés de 26 ans en moyenne, l’étude a testé les effets de 2 doses de jus de cerise sur le taux d’acide urique dans le sang. Ces participants – qui n’avaient pas la goutte ou des niveaux élevés d’urate de sodium – avaient été invités à éviter tout autre apport d’anthocyanes, en évitant un certain nombre d’aliments, 48 heures avant la prise du jus de cerise. Ils ont reçu soit 30 ml, soit 60 ml de jus de cerise concentré mélangé avec de l’eau.
Les chercheurs ont évalué les niveaux d’acide urique et d’inflammation jusqu’à 48 heures plus tard. Leur expérience montre:
- une baisse des concentrations d’acide urique pour 2 doses de jus de cerise,
- une augmentation de l’élimination via l’urine de l’acide urique, avec un pic à 2-3h après la prise,
- une diminution d’un marqueur (protéine C-réactive) de l’inflammation artérielle générale.
En revanche, l’effet dose-dépendant n’est pas clair, précisent les auteurs. Le concentré de cerises, en raison de sa concentration élevée d’anthocyanines peut être efficace dans la gestion de l’arthrite goutteuse, mais avec des résultats un peu incertains, car indépendants de la dose consommée.
La cerise, une piste à suivre
C’est une petite étude et qui a porté sur des participants sans goutte, donc ses résultats restent à prendre avec précaution. Cependant, ils concordent avec ceux d’une précédente étude de 2012, publiée dans la revue Arthritis & Rheumatism.
L’étude montrait que des patients souffrant de goutte ayant consommé des cerises juste durant 2 jours, réduisent leur risque de crises de 35%. Le risque de crises de goutte est même réduit de 75%, lorsque l’apport de cerise est combiné avec l’allopurinol, un traitement qui réduit l’excès d’acide urique dans le sang. A la base de cet effet, les fortes concentrations d’anthocyanines (pigments antioxydants) des cerises acides.
C’est donc une piste prometteuse, d’autant qu’il s’agit d’un composé naturel, mais à confirmer par de plus larges études et menées sur des patients atteints de goutte.