Les acides gras saturés, réputés néfastes pour la santé cardiovasculaire, n’auraient pas le même effet vis-à-vis du risque de la maladie d’Alzheimer: ils pourraient même être bénéfiques…
Les effets néfastes d’une consommation importante d’acides gras saturés (AGS) sont documentés dans de nombreux domaines, en particulier la santé cardiovasculaire, mais aussi, selon plusieurs études animales, pour la santé du cerveau.
Les résultats de l’étude menée par une équipe de l’Uppsala University en Suède, ne passent dès lors pas inaperçu, tant ils vont à contresens du discours habituel. Ils ont analysé la proposition d’acides gras dans les esters de cholestérol du sérum de 2.009 hommes âgés de 50 ans à l’inclusion, et suivis pendant 35 ans.
Les résultats montrent qu’une proportion plus élevée d’AGS (reflet d’une alimentation plus riche en ces acides gras), est associée à un risque plus faible de développement de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, le risque relatif diminue de 28% pour chaque déviation standard supplémentaire pour l’acide palmitique. Cette association persiste dans le groupe âgé d’environ 85 ans.
Un autre point important et tout aussi étonnant, compte tenu de travaux antérieurs, est que les auteurs ne relèvent aucune association entre la proportion d’acides gras oméga-3 et le risque de maladie d’Alzheimer ou d’autres formes de démences. Bien que le sujet nécessite des recherches complémentaires, cette étude bouscule parce qu’elle laisse entendre qu’en matière d’AGS, ce qui est mauvais pour le cœur ne le serait pas pour le cerveau, et inversement.
Rönnemaa E. et al., Eur J Clin Nutr., 2012 Aug; 66(8):885-90. doi: 10.1038/ejcn.2012.63.