En 2006, le Comité scientifique pour la sécurité alimentaire de Norvège (VKM) avait tiré la sonnette d’alarme sur la présence importante de polluants, tels que PCBs et dioxine, dans les saumons élevés ou pêchés sur le territoire national. Après des mesures drastiques pour contrer le problème, les nouvelles analyses du VKM se veulent aujourd’hui rassurantes. Mais elles n’invitent cependant pas à consommer plus de poissons gras… surtout de mer.
Les recherches sur les contaminations via divers polluants des poissons de la mer Baltique datent déjà de la fin des années soixante. Plusieurs études avaient suggéré de fortes concentrations, persistantes, de PCBs et dioxine dans leur chair, mais aussi dans celle des poissons d’élevage, nourris en partie avec des farines élaborées à partir de leurs congénères péchés au large.
En 2006, le VKM publiait une analyse qui faisait grand bruit. Les saumons, maquereaux et autres poissons gras des eaux territoriales norvégiennes étaient quasiment impropres à la consommation, avec des quantités de polluants absorbées lors d’un repas proches des valeurs toxicologiques de référence pour plusieurs composés.
En 2014, il semblerait que la situation ait considérablement, et favorablement, changé, grâce à une grande opération de dépollution. Selon les nouvelles analyses du VKM, les concentrations moyennes en PCB et dioxines des poissons d’élevage auraient baissé de 70%. Celles du mercure de 50%. Avec pour résultat des seuils aujourd’hui très inférieurs au risque toxicologique, tant chez l’adulte que chez la femme enceinte et l’enfant.
En revanche, les nouvelles sont moins bonnes pour les poissons sauvages. La pollution des mers, plus difficile à enrayer par son ampleur, maintient une exposition élevée de contaminants tels que les PCB et les dioxines pour le maquereau, le hareng, le saumon et la truite. Quant au mercure, plus présent en mer dans les poissons maigres comme le cabillaud, mais en quantité faible, c’est plutôt la fréquence de consommation par les Norvégiens qui poserait problème.
L’étude du VKM ne change donc rien aux recommandations actuelles qui conseillent la consommation de poisson (en alternant le maigre et le gras) deux fois par semaine, ni plus, ni moins. En tout cas, tant que les bénéfices santé resteront supérieurs à la mauvaise gestion de l’homme sur les océans…
Benefit-risk assessment of fish and fish products in the Norwegian diet – an update (PDF).Scientific Opinion of the Scientific Steering Committee. VKM Report 15 [293 pp].