Les antioxydants pourraient moduler les effets des charcuteries sur le risque de cancer du sein, au point de les rendre inoffensives. C’est ce qui ressort d’une étude présentée à l’occasion des Journées Francophones de Nutrition 2014.
La consommation de viande rouge, et particulièrement celle de charcuterie, a été associée au cancer du sein, mais le niveau de preuve est limité par manque de données. Par ailleurs, il a été suggéré que les antioxydants pouvaient, quant à eux, avoir un effet plutôt protecteur, mais ici aussi, les preuves sont limitées.
D’où l’intérêt de cette nouvelle analyse des données issues de l’étude française SU.VI.MAX. Pour la première fois, elle examine les effets éventuels d’une supplémentation en antioxydants sur la relation entre charcuterie et cancers du sein.
Ce travail porte sur 4 684 femmes qui ont reçu, entre 1994 et 2003, soit un supplément de 5 antioxydants à doses nutritionnelles (vitamines C et E, bêta-carotènes, sélénium et zinc), soit un placebo.
Les résultats, présentés à l’occasion des Journées Francophones de Nutrition qui se déroulaient à Bruxelles les 10, 11 et 12 décembre, montrent que:
- le cancer du sein augmente avec la consommation de charcuteries, le résultat étant plus marqué pour les charcuteries hors jambon cuit.
- cette association devient statistiquement non significative parmi les personnes qui prennent des suppléments en antioxydants, ce qui est une nouveauté.
Une alimentation riche en antioxydants, notamment par le biais d’une consommation suffisante de fruits, légumes et céréales complètes, s’avérerait donc encore plus importante pour les femmes qui raffolent des charcuteries.