Une nouvelle étude américaine pointe largement du doigt le rôle des supermarchés dans la consommation de junk food, qui caractérise la malbouffe au pays de l’Oncle Sam. Un constat qui met à mal l’hypothèse des déserts alimentaires.
Des déserts alimentaires remis en question
Publiée dans l’European Journal of Clinical Nutrition, l’étude ne va pas par quatre chemins pour stigmatiser le rôle prépondérant aux USA des supermarchés et des épiceries dans la progression de la malbouffe ou junk food.
Mais surtout, elle contredit l’hypothèse des déserts alimentaires stipulant que les quartiers avec une proportion faible de supermarchés et élevée de fast-foods sont associés à une incidence élevée de l’obésité. Cette hypothèse relie aussi les supermarchés et les épiceries à une meilleure accessibilité à des aliments sains, comme les fruits et légumes.
La junk food en abondance
Dans les faits, il n’en est rien. Conduite auprès d’un échantillon de 4.024 adultes de la cohorte NHANES, l’étude a évalué les consommations de boissons et de produits salés et ou sucrés, en fonction de leur origine.
Les résultats indiquent que les supermarchés et les épiceries sont les sources majoritaires de boissons sucrées et d’aliments denses en énergie. Ce sont aussi les aliments que l’on retrouve le plus dans les fast-foods, night-shops et distributeurs automatiques. L’étude fournit aussi plusieurs chiffres interpellants:
- 46,3% des adultes américains consomment des boissons sucrées quotidiennement.
- 88,8% consomment des aliments superflus tels que cookies, pâtisseries, crème glacées, gâteaux, bonbons… également quotidiennement.
- Sur l’apport calorique journalier moyen de 213 kcal fourni par les boissons sucrées, 111,6 kcal (52,4%) provient des supermarchés et épiceries contre 33 kcal (15,5%) seulement pour les fast-foods.
- Parmi les aliments superflus (439 kcal/j), 63,8% des calories (280,1 kcal) sont approvisionnées par les supermarchés et épiceries.
Pour les auteurs, s’il est vrai que les supermarchés constituent la plus large source d’aliments sains, il ne faut pas demeurer naïf quant aux comportements d’achat du consommateur. Cette étude démontre notamment l’influence déterminante d’un prix bas sur l’achat des produits les plus gras et les plus sucrés.
R An, G Maurer, European Journal of Clinical Nutrition, 10/08/2016.