La prise d’un supplément d’oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA) s’avère associée à une réduction de l’agressivité auto-évaluée, selon cette nouvelle étude randomisée contrôlée, menée en double aveugle.
L’épidémiologie rapporte depuis longtemps une association négative entre la consommation de poisson et les comportements agressifs, homicides ou morts violentes. Cette association implique plus spécifiquement les acides gras oméga-3 à longue chaîne, l’EPA et le DHA.
Ces derniers sont connus pour leur importance dans le développement et le fonctionnement du système nerveux, et plusieurs études d’intervention leur prêtent déjà des effets intéressants, sans permettre pour autant de conclure. Cette nouvelle étude d’intervention semble confirmer le potentiel d’une supplémentation en oméga-3 pour réduire l’agressivité.
Plus d’1 g d’oméga-3 par jour
Cette étude porte sur des participants qui ne présentent pas de signes cliniques d’agressivité. Il s’agit d’un essai randomisé contrôlé mené en double aveugle, auprès de 194 sujets âgés de 18 à 45 ans de la «population générale».
Pendant 6 semaines, ils ont reçu quotidiennement un supplément comportant 638 mg de DHA et 772 mg de EPA, ou le placebo constitué d’huile de coprah (dépourvue d’oméga-3 à longue chaîne). La quantité de EPA + DHA administrée (1,41 g) est sensiblement plus élevée que les apports recommandés (250 à 500 mg selon le Conseil Supérieur de la Santé).
L’importance de la façon d’évaluer l’agressivité
Les résultats montrent que les comportements agressifs auto-reportés ont diminué de façon significative au terme des 6 semaines. L’expérience plaide donc en faveur d’un effet bénéfique des oméga-3 à longue chaîne, pour réduire le comportement agressif dans la population générale.
Toutefois, notons qu’une revue de la littérature consacrée à ce sujet réalisée en 2016 soulignait que les effets des oméga-3 sur l’agressivité des enfants ne donnaient pas les mêmes résultats si l’agressivité était auto-évaluée ou évaluée par les maîtres d’école et/ou les parents. Affaire à suivre, donc…