Cette vaste étude américaine menée chez les plus de 60 ans montre que l’apport en acides gras oméga-3 et celui en oméga-6 sont tous deux associés à un plus faible déclin des fonctions cognitives lié à l’âge. Vive les noix et les graines de tournesol!
L’allongement de l’espérance de vie fait croître le nombre de personnes âgées dans le monde. Aux États-Unis, en 10 ans, on estime que:
- le nombre de 65 ans et plus s’est accru de 15%,
- et celui de 85 ans et plus a augmenté de 30%.
Le déclin des fonctions cognitives lié à l’âge devient de ce fait un défi majeur. Les cas de démence devraient doubler d’ici à 2050, et le fardeau financier associé a d’ores et déjà dépassé celui du coût des maladies cardiovasculaires et des cancers…
Ajoutons à cela le caractère irréversible de la démence et l’absence de traitement efficace. On comprend mieux pourquoi il est urgent de pouvoir agir en amont, pour prévenir et traiter les faibles performances cognitives, notamment par le biais de l’alimentation.
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Le déclin cognitif évalué par 3 tests
Les acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6 sont connus pour leur rôle dans le développement du cerveau, mais aussi dans son fonctionnement. Cependant, leur rôle dans le déclin cognitif n’est pas clair, certains travaux suggérant même qu’ils pourraient jouer un rôle défavorable en raison de leur susceptibilité à l’oxydation.
Mais cette nouvelle étude menée aux États-Unis auprès de 2.496 sujets âgés de 60 ans et plus coupe court à cette dernière hypothèse. Les chercheurs ont évalué les fonctions cognitives à l’aide de 3 techniques complémentaires couramment utilisées:
- Le Word Learning sub-test du Consortium to Establish a Registry for Alzheimer’s disease (CERAD), qui évalue la capacité d’apprentissage immédiate et différée pour de nouvelles informations verbales.
- Le test de fluence verbale sémantique, pour lequel il faut citer le plus grand nombre de mots d’une même catégorie (ici, des animaux).
- Le Digit Symbol Substitution Test, nécessitant de retrouver le plus grand nombre de symboles associés à un chiffre, à partir d’une liste de paires de chiffres et de symboles.
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Manque d’oméga-3, mais pas d’excès d’oméga-6
Les investigateurs ont recoupé les résultats de ces tests avec l’apport en acides gras oméga-3 et celui en oméga-6. Les résultats montrent clairement que, tant pour les oméga-3 que les oméga-6, la consommation de ces acides gras est inversement associée à de faibles performances cognitives.
Cette association inverse prend l’allure d’une courbe en «L» pour les 3 tests, avec un risque de faibles performances cognitives qui est au plus bas,à partir d’une consommation absolue qui est de:
- 1 mg d’oméga-3 par kcal et par jour, soit 2 g pour 2.000 kcal.
- 10 mg d’oméga-6 par kcal et par jour, soit 20 g pour 2.000 kcal.
En Belgique, l’apport en oméga-3 est estimé à 1,64g/jour/2.000 kcal, celui en oméga-6 à 11,1 g/jour/2.000 kcal. Ce qui signifie que, concrètement, pour espérer bénéficier du plus faible déclin cognitif avec l’âge, il faudrait revoir à la hausse l’apport en oméga-3, et maintenir au stade actuel celui en oméga-6.
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